Magnifique voyage et superbe sujet que TANGO ARGENTINA quand, au plein coeur de l hiver parisien, pour réaliser ce reportage photographique Tango Buenos Aires, on arrive à Buenos Aires en plein été, les pulls et jeans font place au short et T. shirt et le premier café en terrasse au soleil de l’été est un miracle.
c’est alors qu’une immense promenade s’improvise entre les quartiers de la ville et que le reportage se construit de Milongas en cafés, de concerts en scènes de rue, de la Boca à San Telmo, de Constitutiones à Retiro, de jour comme de nuit ,au hasard des places et des terrasses, le tango est là, comme une épousée, fortune du chant à la douceur amère qui bouleverse. Il faut savoir être discret quand on photographie de nuit, dans les Milonga, ces grandes salles divisées en deux parties, tables et sièges d’un côté et salle de danse au parquet ciré et sonore de l’autre, tant les couples qui dansent sont assez illégitimes, alors que rien de « répréhensible », d’adultérin n’est consommé, mais tout est dans la folle attraction sensuelle des corps, plus inavouable que l’illégitimité, dans un pays à forte pratique catholique.
Bien de ces aficionados, de ces passionnés vous le diront, le tango, dans sa tension dramatique est plus intense que le sexe, plus absolu et vous emporte tel un vent sublime aux confins de la mort amoureuse dans une tension ou ÉROS le dispute à Thanatos, laissant, après une nuit entière, les corps plus brûlants que le feu et plus fébriles que la plus forte des fièvres. Proche parfois du FADO dont il exprime également comme le BLUES, l’amertume et le regret, la tristesse, mais traversé d’une Passion bouillonnante et entière pour la Vie intense et chagrine. Un peu donc de son souvenir puisqu’ étymologiquement la communauté noire d’Amérique latine issue de l’esclavage, a connu ce premier sens : tango : « Endroit où le négrier parquait les esclaves avant l’embarquement.
Avec les larmes ou s’est jouée tant de tragédies, est apparu conjointement ce sentiment hautement inflammable et sexuel de la lutte pour la survie et la révolte, dans une dépense des corps éperdus de vents et d’incandescences. Le Tango est MAGNÉTIQUE, HYPNOTIQUE, issu du rêve prométhéen de l’insoumission et conséquemment débordé par lui même par le feu du désir., comme un chant langoureux et profond, il est issu des cendres du Phenix, qui, en chacun, pointe aux heures où la mort, la solitude, la douleur le dispute au chant de vie, verbalisant, incendiaire, joyeusement anarchique, presque rabelaisien, issu des mystères qui gouvernet le genre humain, par l’histoire et les dents du CROCODILE. Quand passent les vents et la nuit, quand parait le souvenir de ce qui fut, et que s’embrasent les regards puis les corps, le Tango impose sa noire blancheur. que viva, el Diablo….