La liste des exposants est assez éloquente, pour qui connait un peu, beaucoup, passionnément le milieu très chic des galeries, dont l’internationale présence ici, aurait fait pâlir (pas lire) l’invisible Guy Debord et sa critique fondamentale de la Société du Spectacle, même si, ici, il est question d’Art, de représentations, d’œuvres critiques, toutes basées à peu près sur cette frange de l’intimité et des rapports dialectiques entre une esthétique, (ou une non esthétique) menant un dialogue, plus ou moins avéré, lumineux ou obscur, avec ce qui fait humanités, regard, œuvres, narrations, Histoire, avec cette notion de sujet, avoué ou inavoué en prise, en proie avec le Monde, qu’il soit subjectivement secret, creuset de l’intime, palinodie, révélation, acte magico-religieux, shamanique, écriture de l’indicible, d’essence surréaliste, précis romantique ou romanesque, Aventure, ce qui se Crie, se dit, ou s’écrit, de ce qui fait sens ….
Voilà ce qui s’expose, pour partie sur les cimaises de Paris Photo Novembre 2022, où, déjà, toutes les techniques opèrent une qualité d’expression et un résultat plastique, photographique convainquant, précis que la, le photographe relève en lui, objectivant ainsi ce qui relèverait d’une écriture de l’éblouissement ou de l’excavation, de l’enfouissement, de la sublimation, de l’Aventure de Soi et des mondes environnants, dans la perte ou le recouvrement, l’élipse, la métaphore, la narration, autant de sèmes qui entrent dans ces diégèses d’un film improbable, si l’on mettait à bout toute l’expérience visuelle de ces cimaises pour en faire un film, dont le montage serait, dans une catachrèse, une forme de l’inachevé, du tremblement, de l’incertitude, approchant le corps et toute l’expérience humaine….
A paris Photo Novembre 2022, Il est bien difficile de dire si l’art relève uniquement de cette humanité conflictuelle, séparée, tant les programmes de l’Intelligence Artificielle semble vouloir imposer un autre type d’intervention, réussie ou non, c’est selon, parangon formellement dérivés d’un corpus réel, cherchant à produire une œuvre dérivée, mais autonome en un certain point, comme une œuvre fantôme, constituée d’artefacts, dont la multiplicité s’affirmerait comme un choix des possibles, non retenu par l’artiste, mais possiblement admissible par ses contemporains, dans une dérivation mathématique… Est-ce bien cela que nous souhaitons?
Comment ne pas réfléchir la post-photographie, à l’heure où certains rêvent obsessionnellement d’une post-modernité. Fuite en avant, inutile, ou voix improbable du marcher de l’Art, mais bien présente, dans ces futurs où se cacherait les réfractions d’œuvres en vente…
En tout cas, fort de ce débat, écouter ce qu’en dit Stéphane Couturier , exposé à la galerie Christophe Gaillard.
Faut-il revenir au Monde et à nos pratiques contemporaines pour enraciner nos gestes dans ce qui fonde nos recherches dans l’intérêt qui porte toute une réflexion globale du lien qui fait source avec les mystères qui se nourrissent de nos secrets. Photographier, faut-il le rappeler est un acte « magique », auto centré, qui propose, par son rapport à l’objectivation, la possibilité d’une écriture personnelle, censée noter, émettre, s’emparer de cette partie de notre Psyché qui cherche le secret de l’être et du Monde, dans leurs rapports dialectiques, au plus fort de l’intensité dramatique qui se joue au faîte de ce que nos sens portent de lumière et d’inconscient.
Les traces de nos voyages peuvent enchanter ce qui détruit, la beauté du laid, pour ne pas citer Baudelaire, s’apparenter à une recherche Romantique, dans les notations des invisibles qui nous sont consubstanciels, où dans la notation plus objective de ce qui se détruit alentour, parallèlement de ce qui enchante: érotismes des corps, masculin-féminin, précis de ces regards qui embrassent ces temps précis au retour de l’ombre, de l’interjection (tellement 70) à la Manifestation, à l’insémination du Geste créatif d’une Quête de sens, vécue comme un centre polysémique intégrant d’autres spatialités, d’autres temporalités, d’autres fictions, ou qu’ils soient l’émanation d’un objectivité retorse, indissociable de ce qui fait image, photographie, chant, secret, histoire, manifeste…. et sans doute, bien plus.
Tout cela circulait ici par l’œil actif d’un public avéré, artiste, cultivé, s’enchantant devant tel travail, telle proposition, achetant pour collectionner, de beaux tirages ne cessaient de s’exposer à l’intérêt qu’un public averti semblait lui porter, qu’ils fussent l ‘expression de l’Histoire de la photographie, tirages Vintage, ou assimilés, ou des tirages plus contemporains, s’inscrivant dans ces nouveaux regards …..
Toute une vraie qualité s’exposait au sein de Paris Photo Novembre 2022, pour dire le monde et ses sujets.
TOUTES LES GALERIES PRÉSENTES À PARIS PHOTO NOVEMBRE 2022
ADN Barcelone, ALARCON CRIADO Séville, ALBERTO DAMIAN Trévise*, ALEXANDRA DE VIVEIROS Paris, ALINE VIDAL Paris, ANCA POTERASU Bucarest, ANNE-SARAH BENICHOU Paris, AUGUSTA EDWARDS Londres, BAUDOIN LEBON Paris*, BECKERS + KORNFELD Berlin, BENDANA | PINEL Paris, BENE TASCHEN Cologne, BIGAIGNON Paris, BILDHALLE Zurich, BINOME Paris, BRAVERMAN Tel Aviv, CAMERA OBSCURA Paris, CARLOS CARVALHO Lisbonne, CASEMORE San Francisco, CATHARINE CLARK San Francisco*, CATHERINE ISSERT Saint-Paul de Vence*, CEYSSON & BÉNÉTIÈRE Paris, CHARLES ISAACS New York, CHRISTIAN BERST ART BRUT Paris, CHRISTOPHE GAILLARD Paris, CHRISTOPHE GUYE Zurich, ºCLAIRBYKAHN Zurich*, CLÉMENTINE DE LA FÉRONNIÈRE Paris, CRONE Berlin/Vienne*, DANIEL BLAU Munich, DEEPEST DARKEST Cape Town*, DIE MAUER Prato, DOCUMENT Chicago, EDWYNN HOUK New York, EINSPACH Budapest*, ELIZABETH LEACH Portland*, ENGLAND & CO Londres, ERIC DUPONT Paris*, ESTHER WOERDEHOFF Paris, FAHEY/KLEIN Los Angeles*, FIFTY ONE Anvers, FILOMENA SOARES Lisbonne*, FLATLAND Amsterdam, FLOWERS Londres, FRAENKEL San Francisco, FRANCISCO FINO Lisbonne*, FRANÇOISE PAVIOT Paris, GAGOSIAN Paris, GALERIE C Paris*, GILLES PEYROULET & CIE Paris, GOODMAN Londres*, GRÉGORY LEROY Paris, HAMILTONS Londres, HANS P. KRAUS JR. New York, HESTIA Belgrade*, HOWARD GREENBERG New York, HUXLEY PARLOUR Londres, IBASHO Anvers, IN CAMERA Paris, JEAN-KENTA GAUTHIER Paris, JECZA Timisoara, JOAN PRATS Barcelone*, JUANA DE AIZPURU Madrid, JUDITH ANDREAE Bonn, JULIAN SANDER Cologne, KARSTEN GREVE Paris, KLEMM’S Berlin, KUCKEI + KUCKEI Berlin*, L. PARKER STEPHENSON New York, LA GALERIE ROUGE Paris, LE RÉVERBÈRE Lyon, LELONG & CO. Paris*, LES DOUCHES Paris, LES FILLES DU CALVAIRE Paris, LOFT ART Casablanca, LOOCK Berlin, LOUISE ALEXANDER / FELLOWSHIP Los Angeles*, LUISOTTI Los Angeles*, LUME São Paulo, LUMIÈRE DES ROSES Montreuil, MAGNIN-A Paris, MAGNUM Paris, MARTCH ART PROJECT Istanbul*, MARTIN ASBAEK Copenhague, MAUBERT Paris, MEM Tokyo, MICHAEL HOPPEN Londres, MIYAKO YOSHINAGA New York, NATHALIE OBADIA Paris, NATURE MORTE New Delhi, NICHOLAS METIVIER Toronto, OVER THE INFLUENCE Hong Kong*, PACE New York, PARIS-B Paris, PARROTTA Cologne, PATRICIA CONDE Mexico, PERSIEHL & HEINE Hambourg*, PERSONS PROJECTS Berlin, PETER FETTERMAN Santa Monica*, PHOTON Ljubljana, POLKA Paris, ROBERT KOCH San Francisco* ,ROBERT MANN New York, ROBERT MORAT Berlin, ROCIOSANTACRUZ Barcelone, ROLF ART Buenos Aires, RX Paris, SAGE Paris*, SETAREH Düsseldorf*, SILK ROAD Téhéran, SIT DOWN Paris, SOPHIE SCHEIDECKER Paris, SPAZIO NUOVO Rome*, STALEY-WISE New York, STEPHEN BULGER Toronto*, STEPHEN DAITER Chicago*, STEVENSON Le Cap, SUZANNE TARASIEVE Paris, TANIT Beyrouth, TMPG New York*, THOMAS ZANDER Cologne, TOBE Budapest, TOLUCA Paris, V1 Copenhague, VALERIA BELLA Milan,VAN DER GRINTEN Cologne, VINTAGE Budapest, VINTAGE WORKS Chalfont*, WEBBER Londres, WILDE Genève*, YANCEY RICHARDSON New York, YOSSI MILO New York, ZILBERMAN Istanbul*
Reportage Photo à suivre….