Le challenge était de rendre compte avec deux compositions des installations de Bruce Nauman et notamment celles exposées en bas, dont Anthro/Socio, à la fois assez shamanique à première écoute, puis assez obsessionnelle si l’on reste exposé plus longtemps à sa pénétration, manipulant l’écoute, le chant des « eat me, hurt me, feed me » du performer Rinde Eckert pénètre en soi et marque l’écoute d’une empreinte quasi indélébile. il faut alors se « réfugier dans la seconde salle où le ballet de deux corps liés par les mains se déplace sur une horloge géante, en signifiant la ronde des heures. Mais en silence et dans une douce ronde reposante. Pascal THERME
Présentée pour la première fois en France à la Fondation Cartier pour l’art contemporain, cette sélection d’installations multimédia, d’œuvres sonores et de sculptures rend compte de la nature protéiforme de la pratique artistique de Bruce Nauman. Au rez-de-chaussée, l’artiste joue avec la transparence et l’immatérialité du bâtiment : vides en apparence, les espaces extérieurs et intérieurs contiennent trois œuvres récentes particulièrement saisissantes. Dans le jardin, la pièce sonore For Beginners (instructed piano) (2010) invite les visiteurs à découvrir un enregistrement de l’artiste et musicien Terry Allen jouant du piano, sa partition se composant d’une liste d’instructions de Bruce Nauman relatives au placement des mains du pianiste sur le clavier.
Bruce Nauman est l’auteur d’une œuvre au vocabulaire plastique contemporain influent et reconnu pour tel. Cette sélection d’installations multimédia est présentée pour la première fois en France à la Fondation Cartier pour l’art contemporain. La grande salle d’exposition accueille Pencil Lift/Mr. Rogers l’œuvre la plus récente de Bruce Nauman (2013). Diffusée sur un grand écran LED aux proportions spectaculaires, l’image semble ainsi flotter dans l’espace transparent du rez-de-chaussée.
Avec l’installation vidéo Anthro/Socio (Rinde Facing Camera) (1991), répétée sur six moniteurs et trois écrans de projection, Rinde Eckert, chanteur et artiste performer, répète haut et fort plusieurs séries de mots (« Feed Me/Eat Me/Anthropology » ) . Face au visage de Rinde Eckert, la sculpture Carousel (Stainless steel version) (1988) emporte dans sa ronde, démembrés et suspendus par le cou, des moulages d’animaux – daims et lévriers. Certains d’entre eux raclent le sol, emplissant l’espace d’un son obsédant.
L’installation vidéo Untitled (1970-2009), créée à l’origine pour la Biennale de Tokyo en 1970 montre deux danseurs tournant au sol dans le sens des aiguilles d’une montre jusqu’à épuisement. Source Fondation Cartier pour l’art contemporain http://Bruce Nauman à la fondation Cartier