Comme on remonte en sa nuit, par le rêve le plus léger, cette promenade au pays des vignes les plus chères aux bourguignons, remonte le temps, fait rebours au chemin de cet après-midi d’été, chaude, de cette lumière qui s’éteint, avec ses ombres de la fin d’après-midi, pour revenir au plein feu de ces 13 heures où brule encore un soleil vif, se fait une humeur joviale, une soif d’eau et de fraicheur… Cette Côte de nuit, en corps or s’ouvre au promeneur solitaire, comme une promesse qui ne se désavoue jamais; Sous un ciel bleu azur, sous un ciel plus nuageux, au soir, ou plus tard dans la journée, le passage des clos et des climats s’offre comme la récompense même des yeux, de l’air, de la douceur, des clos en ce pays fait de prestiges et de magies..
A forger cette renommée des secrets du temps et des climats qui font, par la main de l’homme, ces grands vins, mystérieux et profonds, on approche cette noblesse de l’ Esprit qui, toujours, voyage, liturgique, par les clos et les coteaux. Toute vigne procédant de la culture, vient aussi à l’intelligence et à la sensation dans l’écriture; dire la profondeur magnétique des chais où se marient les substances et les forces qui les ont faites, écrire ce roman du temps de l’ouvrier, de l’ouvrage, de l’ouvrée, des clos, c’est entrer dans l’histoire des rapports entre la Terre et le Ciel, au cœur du meilleur de l’Homme.
On peut s’éprendre du vol des étourneaux sur le ciel de Septembre, d’Octobre, en cette Côte de Nuits, en corps Or, vivre la majesté d’un paysage de plus de 900 ans, au ciel rehaussé à la manière des peintres, habité, lumineux. La lumière de cette Côte de Nuits, en Septembre, fond le paysage dans ses ors, le ciel se délivre des brumes matinales, le ciel bleu parait, l’océan des vignes encloses et non closes, est une humeur matinale qui embrasse et qui relève. L’âme du promeneur s’égaie aux vols des étourneaux qui passent en nuages sonores, pépiements et cris, joies, poésies profondes des lieux. Quand le soleil caresse le midi, l’appel des vins de hauts lignages se fait impérieux, il faut boire ce sang des amours de la Terre et du Ciel en ces humeurs qui sont autant de récompenses au promeneur, dont le cœur s’est magnifié devant tant de beautés.
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