Sarah Moon, Passé Présent au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris. Première partie « Vous avez dit.
Sarah Moon, Passé Présent au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris. Première partie « Vous avez dit.
Sanguinaires m’apparait comme un antidote aux angoisses de cette pandémie, un retour aux jardins des quotidiens, simplement, une notation des sens et du corps, un retour à soi et à la paix manquante tout en évoquant les marques subtiles de ce qui, toujours, reste permanent, ces voix ancestrales, retours de civilisations, berceaux de l’Occident.
Je ne peux que fondre, grâce au texte, que surprendre l’image manquante, au fond des yeux, celle qui s’inscrit en surimpression du récit, intimités, rêves obscurs et éclatants, fusions….la route et ses serpents, noire sinusoïdale venimeuse et salutaire, yeux ouverts au secret de la chambre…à cette respiration lente, plaisir dont la morsure est aussi poison, enchantement….assez baudelairien ou se soustrait la chute rédemptrice comme une éclipse où tout semble frappé d’incertitudes et d’irréalité… Là commencent et le rêve et la photographie, image non photographiée, image en creux, mutante, secrète, mystérieuse matrice qui surprend l’inestimable récit où la fascination joint l’absence de l’image manquante itératrice…
Hors de leur chrysalide, papillons issus de la métamorphose, aptes à enchanter ce jour, nous les voyons de ce premier regard, libres, voler comme des lucioles, tout autour de nos têtes, comme un message beau et improbable issu du temps même. Ils enchantent… car en ces preuves rapportées du réel se loge le rêve de nos propres mutations, ces avenirs où bruit la lumière dans son organicité et son chant plein.
Cette exposition plonge inévitablement le « spectateur » celui qui regarde dans un climat où le bizarre, l’inquiétante étrangeté, l’absurde, l’anormalité s’imposent assez largement pour questionner celui-ci.
“ Un imagier iodé à feuilleter dans l’ordre ou au hasard, qui donne à voir le monde à portée de main. », D’où vient alors que sa photographie, versée à cet exercice, atteigne si bien ce point de la permanence du monde et des choses, dans leur permanence et leur être là?
L’exposition est composée de trois parties. Une première exposée au Moulin avec une série qui s’intitule « Traces d’eau », La deuxième partie est la projection du film « Les chapitres de l’eau », la troisième en extérieur le long de la rivière avec « Portraits submergés ».
Durant trois ans, Marine Lanier a suivi le parcours de deux enfants devenus adolescents. Sur l’immensité d’un plateau basaltique, dans des bois qui paraissent sans limite et intemporels comme une forêt primaire, leurs jeux se déploient.
Cette anecdote a amené les photographes à s’interroger sur la fonction sociale du vêtement chez les réfugiés. Les raisons qui les ont amenés à choisir un vêtement plutôt qu’un autre en dit long sur leur histoire, leur personnalité. Les photographes les ont immortalisés avec la veste ou le pantalon, au moment où ils se sentaient beaux.
Là où cette photographie peut paraître mélancolique et lourde, une densité de fait, l’expression d’une légèreté et d’un humour, issu de Keaton, (le diptyque des 2 maisons sur roulettes, Keatonien évidemment) apparaît comme une évidence, en seconde lecture, celle ci exprime et ouvre sur sa production, même la plus symptomatiquement dense, une action de l’Air, aérienne et légère, où l’humour semble se tapir sous le constat du poids du monde et de son inaltérabilité du fait de la période historique.