CHAMBRE 812, UN LIVRE DE LOUISE NARBO ET DE DOMINIQUE PERRUT PUBLIÉ PAR ARNAUD BIZALION ÉDITEUR. CHAMBRE 812.
CHAMBRE 812, UN LIVRE DE LOUISE NARBO ET DE DOMINIQUE PERRUT PUBLIÉ PAR ARNAUD BIZALION ÉDITEUR. CHAMBRE 812.
C’est pourquoi tout fait sens dans ce travail sur l’Histoire (une image juste), tant dans ces scènes de la vie sociale qui croisent objectivement le spectacle nu et froid de l’hiver, saison élue du photographe, que dans les paysages urbains qui établissent les villes aux points de rupture des régimes politiques de l’l’Europe de l’Est, là, où sont encore présentes les traces du meurtre général et de l’holocauste.
DEMORIANE ou La Splendeur inavouée du Chant. » On s’assit autour d’elle, et aussitôt, d’une voix fraîche.
Carole s’est faite portraitiste, poète de l’instant où quelques choses s’accomplissent et viennent à s’inscrire sur le film, quelques choses éphémères, passagères du vent, hôtes de l’instant, qui, au bord des yeux, précipitent, matières vivantes des regards et des ombres, des corps si plein (si plaints) au regard de l’histoire; le roman, la plaisanterie, les rires, viennent, en témoins, par la fenêtre, ou de l’ombre close de la pièce d’à côté, de cet ailleurs qui est l’air que l’on respire, le temps qui danse, la cigarette qu’on allume et la musique qui vient…
Thierry Valencin est ce joueur de violon chagalien, volant au dessus du toit du monde, emporté par le souffle de cette dé-marche délivrée dans l’image, de toute pesanteur. Son taureau, s’il est noir et chtonien, n’en n’est pas moins issu de la terre mais léger, dense, impénétrable, une image de la force éruptive et brute, mais allégée de toute scorie, essentielle, c’est un lutteur de l’ombre, non pas l’expression abrupte du Minotaure, mais le Minotaure évoluant vers le couronnement de sa royauté solaire.
Que ses souvenirs soient ceux de Flore ou qu’ils proviennent de l’empreinte physique des textes durassiens dans leur cosmographie, les lieux et les voix se sont déposées en Flore, durablement pour faire mythe, muthos, c’est à dire, légende active et silencieuse.
MON ONCLE DE CORENTIN FOHLEN, mon Oncle est un Talisman à cette période grise, il redonne le goût de vivre en toute liberté et par amour. Quoi de plus beau et de plus Sauvage!
Le merveilleux ici se fait des sensations des poils et des peaux, des fourrures, des crocs, des feulements et des grognements, des caresses, de tout ce qui est sens. une grand quiétude illumine les yeux des personnages de ce conte shamanique où tout est juste, à sa place, dans une simplicité auréolée de joies, d’une vie indivise et pleine de l’esprit…
Marchant contre l’oubli, dans une célébration discrète, Flore a retrouvé l’Impressionnisme, coeur de sa photographie. Elle fait joindre ainsi l’orphisme de la lumière qui essentialise, qui s’égraine dans une vision qui fait photographie, ce temps suspendu où tout apparaît léger, joyeusement triste, renouveau, pur et intègre, proche de cette paix de l’aurore où un soleil magistral redonne vie à la vie.
Linda Tuloup, dont le nom enchante, un plaisir qui s’enroule sur lui-même, glisse de la bouche à la main, s’éprend des beaux seins gonflés qui se donnent ici sans retenue, dans la jovialité de l’instant, dans toute la Nature traversée, habillée puis nue, chant, hymne au doux visage, temps choyé, temps ployé aux rimes de ce curieux ouvrage qui s’ouvre si naturellement aux propositions d’un rêve des sens.