Un nouveau regard : Reportage Photo Paris – Architecture
Reportage Photo Paris – Architecture: L’ensemble des reportages participe à créer un panorama effectif des nombreuses possibilités où le regard DOIT se déployer, faire oeuvre et se consacrer à une forme de portrait des sujets abordés, dans la déambulation du PROMENEUR SOLITAIRE. Ici, avec le MUCEM à Marseille – Riccioti, ou dans un Musée , l’extension du Musée Bourdel faite par Potzemparc, le château de Versailles ou le Palais du Louvre et les jardins. Une subjectivité est dialectiquement animée par les métriques déclinant les monuments, bâtiments, jardins et parcs royaux à l’aune du corps humain. Ma photographie n’ émane pas d’un protocole strictement professionnel, mesurer, rendre compte, elle résulte plutôt du moment où je perçois le retour des lignes et des perspectives et du cheminement libératoire en soi qu’elles produisent. En cela elle intègre les sens aiguisés et la beauté de l’instant dû à la lumière, aux matériaux, au sens de l’espace, et à une mise en scène plutôt libre de ce que ces moments décisifs provoquent, dans une aventure, ce qui advient, ces voyages de l’œil aux pays sages des lignes et du temps parfait.
La question du point de vue en Architecture
Reportage photo architecture: La question du point de vue en architecture est particulièrement signifiante, que le regard se place naturellement à sa hauteur ou qu’il soit décentré, élevé, abaissé. En effet pour le photographe, l’organisation du plan photographique en fonction des focales utilisées change. La nécessité est de traduire le volume et de passer au plan, de trois dimensions à deux, ce qui induit des transpositions. Si l’on peut traverser une agora et en relever les niveaux quand on monte des escaliers par exemple, il en est tout autrement quand il s’agit d’en rendre compte par la photographie.
La perspective implique un point de fuite, le photographe doit donc l’ identifier, le « sentir », le voir et l’ organiser, le vivre, à travers la vision réflexe de la camera et la focale choisie, afin que les bâtiments révèlent leurs lignes, leurs masses, leurs design, leurs fonctions, leur identité, à l’incidence des ombres et des lumières, dans une instantanéité, voire une fulgurance, ce qui rend l’exercice, chaque fois passionnant. Ces relevés sont issus d’une correspondance issue d’un dialogue.
Espace Intérieur conjonctions avec le plan
Reportage photo Architecture: Il s’agit de trouver en même temps le point de l’espace intérieur qui en soi fait sens, jouxte, ce qui, par cette organisation définie du plan, organise définitivement la vision et donc sa trace visible établie par la photographie. Il y a en tout bâtiment, toute réalisation architecturale, moderne ou classique, une harmonie fonctionnelle dédiée, un rapport d’idéalité animé agissant de la conception du bâtiment à sa réalisation. Les cathédrales, les châteaux de la Loire, Versailles en sont le témoignage autant que le Mucem, la Fondation Louis Vuitton, La Villette, l’Opéra de Lyon ou celui de Sydney.
Le temps animé par l’espace architecturé
Reportage photo Architecture essaie de se situer dans cette perspective de travail, de répondre de cette mission aventureuse et signifiante.
Le Corbusier, Potzemparc, Ricciotti, Gehry, Nouvel, Tschumi et bien d’autres, actent une forme de mystère animé dans le temps par l’espace architecturé, question souvent plasticienne, politique. Peut-être faut il aussi établir un parallèle avec la Sculpture (Bernard Tschumi à la Villette) où la question du point de vue est également cruciale. Et je pause la question, pourquoi ne pas y voir une inversion structurelle du temps hors de sa linéarité, un changement de nature de celui-ci, une forme de mutation du « chronos » devenant par le songe de l’ architecte, un temps dédié à l’harmonie.
Il s’agit, pour le photographe de ne rien oublier, de se tenir éveillé face aux architectures dont il doit rendre compte par sa photographie et réintroduire cette harmonie structurelle, vibratoire, harmonique vers un sens supérieur, en appliquant les lois secrètes du passage du volume au plan, des 3 dimensions des espaces aux 2 dimensions de sa photographie.
Quand Le Corbusier se sert du nombre Phi dans le Modulor, n’est-il pas précisément dans une interprétation construite d’un monde nouveau dont la mémoire est issue des « classiques », au demeurant Pythagore, Vitruve, Fibonacci, Léonard deVinci et sa modernité, sa contemporanéité n’est elle pas simplement de ré-interpréter les classiques en notant ce qui a bougé, de la perception des volumes et des formes, des rapports esthétiques et politiques de la cité à son Architecture?