Cela fait quelques années que le combat est mené pour palier le manque de visibilité des femmes photographes. Que ce soit dans la presse, dans les galeries, les prix ou encore dans les festivals, des batailles ont déjà été gagnées. C’est notamment le cas à Arles, où cette année les femmes représentent 47% des expositions individuelles… Nous espérons que tous les intervenants de la chaîne, et ce, quelle que soit leur position, prennent conscience que des efforts sont encore à faire. Béatrice Tupin a créé son festival dédié aux femmes pour réparer les actions d’une carrière où les hommes étaient avantagés… Nous voici aujourd’hui à la seconde édition de ce festival, qui souhaite rendre visibles celles que l’on a trop souvent cachées.
Tout l’été, jusqu’au 31 août, Houlgate, la petite cité balnéaire normande, accueille la nouvelle édition du festival « Les Femmes s’exposent ». Après Françoise Huguier, c’est au tour de Jane Evelyn Atwood d’être la marraine du festival. Celle qui refuse pourtant d’être considérée comme une « femme photographe » se fait le porte drapeau au sein de cette manifestation de toutes les femmes photographes et en particulier des 13 exposées.
A l’occasion de l’inauguration – où le vent faisait rage – notre critique Pascal Therme s’est rendu à Houglate pour visiter les expositions et interroger une petite sélection de photographes, présentées dans le cadre de cette édition 2019 !
Jane Evelyn Atwood
Présentation de l’exposition par Jane Evelyn Atwood
Jane Evelyn Atwood présente sa série « Darya, Badante » au Jardin des roses, dans une scénographie pleine de poésie. Dans cette série qu’elle espère voir vivre dans un ouvrage, elle s’est intéressée à la situation des « Badanti » en Italie. Ce sont des aides à domicile souvent venues de l’étranger qui travaillent 24h/24 et 7j/7 chez les personnes âgées. Lorsque l’aidée vient à décéder, ces femmes se retrouvent à la rue du jour au lendemain.
Dans ce travail, elle nous raconte la vie de Darya, une femme ukrainienne qui vit et travaille dans l’appartement de quatre sœurs entre 77 à 94 ans. Elle ne retourne qu’une seule fois par an dans son pays pour voir sa famille. Elle pense revenir en Ukraine une fois que ses filles seront mariées et son mari en retraite, mais comme elle, rares sont les Badanti qui retournent vivre dans leur famille, s’usant la santé et la vie au profit de leur travail.
Entretien entre Jane Evelyn Atwood et Pascal Therme
Véronique de Viguerie
Présentation de l’exposition par Véronique de Viguerie introduit par Béatrice Tupin
L’exposition de Véronique de Viguerie est la seule du festival à être présentée en intérieur pour éviter que certaines images – difficiles – soit vues par des personnes sensibles. Le nouveau président de la République des Philippines, Rodrigo Duterte, a déclaré la guerre au « shabu », la « cocaïne du pauvre », fabriquée à partir de méthamphétamine.
Entretien entre Véronique de Viguerie et Pascal Therme
Depuis 2016, début de la campagne anti-drogue, on compte à 30 000 le nombre de morts causées par cette drogue. Les victimes sont attribuées pour moitié à de mystérieux assassins masqués, quand les autres le sont à des opérations policières aux allures de permis de tuer. L’Église catholique entre en résistance. Un réseau de prêtres, évêques et cardinaux dénoncent ce « règne de la terreur », vont jusqu’à cacher des policiers dissidents prêts à témoigner de leur implication au sein d’escadrons de la mort. Le but : rassembler les preuves pour traîner Duterte devant la Cour pénale internationale pour crime contre l’humanité. En réponse, le président menace le puissant clergé philippin.
INFORMATIONS PRATIQUES
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