SHINGES
BENOIST DEMORIANE, SPHINGES.
La louve au regard de braises, un œil sur le bras, presque égyptienne, lancinante et accomplie, comme une idée de déesse sans fureur, éteinte, tenue par l’attente, tapie, sur fond noir… sphinge sans le savoir, dans l’œil mirifique de sa pose…
et, toi, le complice inachevé de l’instant qui transite, trans-mue, par le regard qui voit, tu l’établis, sur la base de ton souvenir fugace, qui trace… épreuve de l’ Archi-tecte, de l’Archonte, du Roi qui ne se nomme pas, tu tends un bras invisible, fait de songes pour bruler tes fantasques obsessions, celles qui passent sous le temps, et commuent notre peine à tous de voir s’éteindre, s’étreindre les corps, sous d’australes lumières qui, hier encore, faisaient la couche propice et l’air, printanier… réminiscences du songe qui nous fit grand, fils élu de l’ombre, amant ténébreux à l’image imagée de ces instants volés au temps, retour des boléros et des savanes illustrées d’une photographie qui déshabille ces héroïnes d’un jour et qui ploie le désir au sommet de sa chance …
Le monde serait plus imparfait si vous n’étiez là, cher photographe, à brasser dans le vent calme, toutes ces ébauches de romans et, en peintre, à pressentir l’union idéale et fantasque de la tombe où s’unissent de shakespeariennes tragédiennes, innocentes, dirait-on et complices, pour boire la coupe faites de corps insolubles aux tremblements invisibles et de paroles tues… ce mouvement, permanent est une ascèse qui touche….
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