Francesco ZIZOLA expose SEL, SUEUR SANG
à l’Hôtel de Sauroy, jusqu’au 20 Décembre, sous le commissariat de Laura Serani
Francesco Zizola est un très grand photographe, la scénographie de Laura Serani, pleine de sens, met en espace sa portée symbolique avant tout moderne dans une poétique puissante.
Laura Serani écrit dans le dossier de presse:  » Sel Sueur Sang est un ensemble de 65 photos en noir et blanc de Francesco Zizola. L’exposition explore, à travers un langage visuel complexe et articulé, le rapport de l’homme avec la nature et son influence sur la mer. La mer de Zizola est une mine inépuisable d’où émergent des signes, des analogies, des choses qui rappellent d’autres choses. La mer devient ciel, constellation, renvoyant à des archétypes de l’origine du temps. Sur les photographies réalisées apparaissent des dessins, des formes humaines, des représentations antiques, des signes de la nuit, de très lointaines images d’une nature puissante en contact étroit avec l’homme. »
Francesco Zizola propose toute une approche visuelle dans une poétique subtile et essentielle. Les 12 portraits des marins et leur couteau sont des portraits de présences et d’histoire, presque durs, sans concessions, une intensité dramatique accuse leur présence, un pêcheur, un couteau, deux images exposées côte à côte, comme s’il s’agissait de romains au glaive puissant, de ces soldats surgis des brumes du temps de la Rome antique, comme si le photographe était arrivé à lire cette antécédence, presque anthropologique, en tout cas séduisante et marine.
Il y a tout au long de cette exposition, une beauté formelle et moderne qui ne cesse de dialoguer et d’établir les signes cueillis par l’image, comme s’il s’agissait d’un texte à vocation sacrée, déliée de la pesanteur du religieux et de l’église catholique, pour en re-situer les contenus symboliques, en renouveler la forme, comme dans une psychologie du retour aux origines de cette Universalité des premiers chrétiens et du symbole du poisson, de la mer Méditerranée et des filets des pêcheurs, formant, de haut, (point de vue divin comme au cinéma donné par une plongée de la caméra) des figures, des constellations, la mer sombre devenue ciel de nuit, les filets, en leurs points lumineux, étoiles. Ces constellations forment la partie la plus abstraite de cette production, retrouvant d’une façon étrange, les mythes et la mythologie classique. Ce ciel, issu de la mer, est encore un ciel immémorial.
Dans la première image de l’exposition, le portrait d’un immense poisson induit ce lien à cette Mare Nostrum éternelle, aux marins, aux pêcheurs, au symbole même du christianisme… Un œil étincelle et éclaire discrètement, magiquement. cette arrivée dans l’exposition….puis l’eau devient miroir obscur, écorce de chêne, ciel nuageux, avec deux très grands formats assez sublimes de douceurs et de force, portes des Contemplations.
Il s’ensuit tout un parcours à découvrir absolument dans l’approche des signes qui font non seulement photographies mais aussi éblouissements, joies, comme si un des mystères de la création semblait pouvoir de nouveau murmurer le chant antique et profond de l’homme, du romain, dans une lecture d’un Sacré…
les photographies sont associées en groupe de 3 assez souvent, par 2 en dialogues, cette distribution n’est pas neutre, elle fait référence aux rétables, aux polyptiques, aux dyptiques.
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exposition, Sueur, Sel, Sang. ©Francesco Zizola

Tout est prétexte ici à faire fleurir une expression moins prosaïque qu’il n’y parait, sans doute prétextes d’une lecture des signes comme les Augures, hier, savaient encore le faire dans une poétique de l’éblouissement et de la révélation. (Apocalupto en grec= révéler)
D’où la grande propagation des messages inscrits sur le plan de l’image, versés à un Cosmos dont le paradigme s’accroit d’une ode au Sacré…par le dessin des filets sur l’onde noire comme s’il s’agissait d’étoiles dans la nuit d’été.. Celle ci transmet dans l’invisible la part d’éblouissement et de Connaissance qui y est attachée… tout cela dans une modernité et un plaisir assez léger pour qu’on ne puisse le bouder, définitivement, tout en liberté, dans cette photographie à la présence immédiate, au long cours, à la vibration des mages…
Espace photographique de Sauroy
Hôtel de Sauroy
58 rue Charlot – Paris 3e
mardi-vendredi 13h-18h30
01 42 72 16 76
accès libre
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