OLIVIER BRUNET EXPOSE « DANS LES ENTRAILLES DE LA GARE » A LA GALERIE ARCHILIB, PARIS.
LES ENTRAILLES DE LA GARE DE VITRY CENTRE, LIGNE 15 DU FUTUR MÉTRO DU GRAND PARIS EXPRESS….
Passionné par la mutation du Grand Paris, il expose à la galerie Archilib, 49, bd de la Villette, dans le dixième arrondissement de Paris, une sélection de 14 photographies, réalisées en commande par la Société du Grand Paris, 14 grands formats photographiques 100X150cm, fait un portrait inspiré des entrailles de la gare de Vitry Centre, gare souterraine du futur métro Grand Paris Express.
Les photographies d’Olivier Brunet ont été réalisées au printemps 2022; depuis le chantier a progressé dans la continuité du projet architectural, conçu et dessiné par l’atelier King Kong, 4 architectes associés, Paul Marion, Jean Christophe Masnada, Frederic Neau, Laurent Portejoie sont à la conception du projet. » A mi-chemin de sa réalisation, l’atelier d’architecture King Kong et la galerie Archilib proposent une immersion au sein de cette infrastructure souterraine, véritable cathédrale de béton « inversée » baignée d’une lumière irréelle, de matières étonnantes et de jeux d’ombres magiques. »
Le projet architectural de cette gare aux allures de grotte géante, sise dans les souterrains du parc du coteau, à Vitry, semble magnifique, dès lors qu’il s’adjoint, de plus l’artiste Abdelkader Benchamma, » qui peindra directement sur les parois de béton, ces dessins aux reflets ocres, bruns et bleutés,…dans une approche poétique et abstraite » faisant voyager sensiblement aux yeux des usagers futurs, les empreintes géologiques, les strates, après que les parois aient été préformées et préparées fidèlement à la conception de ce projet d’ architecture souterraine…
© OLIVIER BRUNET
La Société du Grand Paris est ainsi à l’honneur dans les commandes passées afin que les franciliens soient au quotidien, non plus simplement dans une gare, simplement fonctionnelle, mais au cœur d’une œuvre architecturale digne des grands ouvrages historiques, ici dans une vertu contemporaine, afin de faire société au sein de la ville dans ses liens renouvelés à une urbanité souhaitée apaisante, hors tension, dans un voyage de l’intériorité, presque en soi, immergés dans des espaces magnifiquement conçus et actifs sur le plan patrimonial, la grotte premier habitat de l’humanité, dans cet imaginaire qui les relie à l’image de la caverne par l’espace inversé d’une cathédrale baignée de lumière, dans une présence du temps et de l’Histoire.
La commande de la Société du Grand Paris et de son service communication, faite au photographe est en soi une commande classique d’intervention. Elle s’inscrit dans une volonté de documenter l’ ‘ampleur et l’avancée des travaux, dans les différentes étapes qui structurent le projet. Compte tenu du chantier qui croit chaque jour, chaque mois, il est nécessaire de documenter certaines tranches de réalisation. Au fur et à mesure de cette évolution, des chapitres de la construction s’écrivent au quotidien, une mémoire, aussi, se constitue.
Fort de cette commande et de ses prérogatives de photographe, accomplir les passages du volume au plan dans leurs lois de correspondances, le photographe a parcouru les entrailles du chantier, cherchant les points de fuite pour rendre à l’œil toute une dynamique de l’espace et de sa monumentalité, cathédrale immense, au silence de pierre, afin que cet imaginaire contribue à entrer dans une poétique du lieu, au delà de sa seule utilité fonctionnelle.
C’est dire également que le chantier se renouvèle sans cesse et que, ce qui était présent à un moment de cette histoire, s’intégrant à l’évolution de la construction, disparait – les structures- se modifie en profondeur.
Photographier, c’est donc à un moment, établir les preuves du visible, en garder mémoire, faire étape, d’où l’intérêt d’avoir recours à de bons photographes. Pour ce faire, il convoque une sorte d’excellence dans ses pratiques, étant passionné par son sujet, très cultivé dans son approche, ouvert aux possibilité offertes, ici, par ce chantier, de libérer une créativité formelle, apte, non seulement à rendre compte, mais à lire correctement les espaces et les structures dont il s’empare.
En soi, le travail du photographe est devenu un exercice du Voir, se plaisant à se saisir de toute construction en chantier comme d’une contrainte devant assoir une création. On se souvient des photographies de Stéphane Couturier qui s’est consacré à cette Urban Archeology , à cette archéologie urbaine, qui est une marque de notre contemporanéité. Il en va de même pour Olivier Brunet, qui exerce son œil, son regard à composer, à partir de l’énergie et des réalités du béton, du chantier, une photographie opérationnelle, assumée également d’un point de vue artistique, faisant composition, dans les règles de la construction, de l’architecture de l’image en rapport avec l’ architecture des bâtiments.
Son intervention est en plus guidée par une sorte d’intuition de l’œil voyageant sur ces espaces fermés, dans l’évocation de l’exercice d’un plan de masse inversé, trouvant dans la pierre, le béton une matière photographique noble, à relever contre les a priori classiques, la valeur intrinsèque du matériau dans son effet visuel, moderne, matière à à penser, à rêver, matière vivante du Still Life, non pas matière morte, tout au contraire matière bien vivante, toute en présence.
S’appuyant sur une construction de ses plans, de ses photographies, une façon de mettre en scène le réel, de découper ce qui doit nécessairement être présent à l’image, d’isoler les détails, de mettre en scène grâce à sa fluidité, tout un espace représentatif, voire métonymique, afin de servir sa commande et d’affirmer son propre travail d’architecte du Regard, le photographe met en scène, quasi intuitivement son sujet, afin de faire « rêver » le béton, d’accomplir l’espace, de faire communier et l’histoire du bâtiment dans ses palimpsestes et son historicité, les étapes de la construction du chantier, de proposer, au final, une création visuelle libre, légère, authentique, accomplie.
Les espaces de ses photographies, mettent en scène agréablement, les fils, la lumière, les formes, portes, couloirs, quais, voûtes, tunnels, les couleurs, les objets imparfaits et résiduels attachés à la présence et au travail des hommes, la marque de l’éphémère soulignant le durable, la lumière activant la profondeur des espaces et leurs monumentalités, afin que cette mise en scène du plan photographique par l’œil architecturé convoque une forme précise de l’harmonie.
Au sein de cette exposition, tout est juste et agréablement mis en situation, que ce soit les photographies, l’espace de la galerie, une sorte de fusion au sens musical, reprend effet afin que son travail photographique puisse apparaître, pour ce qu’il est, une Création dans une architecture des volumes et des formes primaires, secondaires, afin que s’accomplisse la restitution des espaces représentés par la photographie et que l’information résidente, puisse se diffuser sur les supports adéquats, puis, bien au delà…
©Olivier BRUNET
Olivier Brunet est ce photographe qui vient du théâtre, découvrant par la lumière une mise en scène des espaces photographiées, jouant des volumes et des ombres, des hautes et basses lumières, propres à dessiner une dynamique de l’œil en découvrant ces lieux. il déclare lors de l’interview: « Je me suis emparé de ce chantier, considérant que, plus qu’un travail technique, il y avait à signifier comme par un dessin reprenant la structure interne de l’image, les volumes et l’ensemble de l’espace… ».
Olivier Brunet fait preuve de cet œil qui rend compte, dans un touché sensible, de la création architecturale et de tout ce qui la sous-tend.
L’exposition qui vient d’ouvrir se prolonge jusqu’au 8 Juin 2023…
©Pascal Therme 20 Avril 2023
https://www.galeriearchilib.com/
https://www.societedugrandparis.fr/
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