Laura Serani écrit dans le dossier de presse: » Sel Sueur Sang est un ensemble de 65 photos en noir et blanc de Francesco Zizola. L’exposition explore, à travers un langage visuel complexe et articulé, le rapport de l’homme avec la nature et son influence sur la mer. La mer de Zizola est une mine inépuisable d’où émergent des signes, des analogies, des choses qui rappellent d’autres choses. La mer devient ciel, constellation, renvoyant à des archétypes de l’origine du temps. Sur les photographies réalisées apparaissent des dessins, des formes humaines, des représentations antiques, des signes de la nuit, de très lointaines images d’une nature puissante en contact étroit avec l’homme. »
Francesco Zizola propose toute une approche visuelle dans une poétique subtile et essentielle. Les 12 portraits des marins et leur couteau sont des portraits de présences et d’histoire, presque durs, sans concessions, une intensité dramatique accuse leur présence, un pêcheur, un couteau, deux images exposées côte à côte, comme s’il s’agissait de romains au glaive puissant, de ces soldats surgis des brumes du temps de la Rome antique, comme si le photographe était arrivé à lire cette antécédence, presque anthropologique, en tout cas séduisante et marine.
Il y a tout au long de cette exposition, une beauté formelle et moderne qui ne cesse de dialoguer et d’établir les signes cueillis par l’image, comme s’il s’agissait d’un texte à vocation sacrée, déliée de la pesanteur du religieux et de l’église catholique, pour en re-situer les contenus symboliques, en renouveler la forme, comme dans une psychologie du retour aux origines de cette Universalité des premiers chrétiens et du symbole du poisson, de la mer Méditerranée et des filets des pêcheurs, formant, de haut, (point de vue divin comme au cinéma donné par une plongée de la caméra) des figures, des constellations, la mer sombre devenue ciel de nuit, les filets, en leurs points lumineux, étoiles. Ces constellations forment la partie la plus abstraite de cette production, retrouvant d’une façon étrange, les mythes et la mythologie classique. Ce ciel, issu de la mer, est encore un ciel immémorial.
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