DEMORIANE ou La Splendeur inavouée du Chant. » On s’assit autour d’elle, et aussitôt, d’une voix fraîche.
DEMORIANE ou La Splendeur inavouée du Chant. » On s’assit autour d’elle, et aussitôt, d’une voix fraîche.
C’est la première image de l’exposition, le portrait d’un immense poisson induit ce lien à cette Mare Nostrum éternelle, aux marins, aux pêcheurs, au symbole même du christianisme.
Thierry Valencin est ce joueur de violon chagalien, volant au dessus du toit du monde, emporté par le souffle de cette dé-marche délivrée dans l’image, de toute pesanteur. Son taureau, s’il est noir et chtonien, n’en n’est pas moins issu de la terre mais léger, dense, impénétrable, une image de la force éruptive et brute, mais allégée de toute scorie, essentielle, c’est un lutteur de l’ombre, non pas l’expression abrupte du Minotaure, mais le Minotaure évoluant vers le couronnement de sa royauté solaire.
Alain Keler joint le geste à la parole, il donne à voir par sa photographie tout un état du réel, et par ses textes tout ce qui inscrit dans le champ historique et social et par les deux réunis, ce qui fait Histoire, histoires, fictions..dans une approche instinctive.
Crépuscules pourrait être ce lieu d’une absolution et d’un absolu. Une petite fille surnommée Fleur de ghetto se penche 6o ans plus tard dans un devoir de mémoire sur les racines de ce sur nom, de ce nom qui a remplacé le sien et qui a modifié sans doute sa propre histoire, endosser l’épreuve de la totalité de l’aberration nazie, de la noirceur de ces ombres qui ont hanté ses nuits …”les ombres noires, démons noires, ces léprosités hargneuses , évoquées hier par cette chanson de la plus haute tour… J’ai tant fait patience qu’à jamais j’oublie craintes et souffrances au cieux sont parties, et la soif malsaine obscurcit mes veines…”.
Que ses souvenirs soient ceux de Flore ou qu’ils proviennent de l’empreinte physique des textes durassiens dans leur cosmographie, les lieux et les voix se sont déposées en Flore, durablement pour faire mythe, muthos, c’est à dire, légende active et silencieuse.
Rencontre avec Léa Habourdin et Marine Lanier Azimut, une marche photographique de Tendance Floue au Musée Nicéphore Niepce.
La photographie d’Alain Keler est souvent faite d’un espace qui s’ouvre à soi et dont le photographe est le récipiendaire, celui à qui se destine l’image, la photographie, comme s’il était doué de la possibilité d’ouvrir le rideau d’un théâtre sur une scène, devant nos yeux, dans une sorte de triangulation de l’espace et du temps…
Le noir est ainsi devenu une matrice à la place d’un néant et, c’est précisément dans ce renversement que, le projet photographique peut dimensionner ce qui n’avait encore ni dimensions ni existence ; juste l’idée d’une préexistence…
L’exposition présentant les lauréats 2019 du Prix Levallois est encore visible dix jours à la Galerie de l’Escale..