PARIS PHOTO 2025, 28 ème ÉDITION, UN SUCCÈS INDISCUTABLE…

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Martin Parr, UK, Derby Day, Epsom, 1973, Rocket Gallery, London.

Du 13 au 16 Novembre, Paris Photo, Pour sa 28ᵉ édition, a réuni sous la verrière du Grand Palais galeries, éditeurs et artistes venus du monde entier, offrant un panorama unique entre œuvres historiques et créations contemporaines.

Plus de 180 galeries et 42 éditeurs se sont prêtés au jeu de la découverte d’un panorama riche, voire exceptionnel, de photographies, d’idées et de talents. Tout un monde s’exposait à travers une sélection de tirages et d’œuvres, dont beaucoup en noir et blanc, avec un retour prononcé aux valeurs sures.

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Sophie Ristelhuebber, prix Hasselblad 2025, No Comment, installation monumentale, assemblant 40 œuvres sur ces quarante dernières années, traces des désastres et ruines, d’Asie, du Moyen Orient, d’Europe. représenrtée par la galerie POGGI, dernière exposition intitulée What the Fuck!

A l’entrée de Paris Photo, en place des 650 et quelques tirages d August Sander, qui, l’année dernière avaient fait impression, il s’agissait cette année d’une installation des photographies de Sophie Ristelhuebber, prix Hasselbad 2025, intitulée No Comment, installation monumentale, assemblant 40 œuvres sur ces quarante dernières années, traces des désastres et ruines, d’Asie, du Moyen Orient, d’Europe. Sophie Ristelhuebber est représentée par la galerie POGGI, sa dernière exposition était intitulée What the Fuck!

 

Grand palais, Vues des galeries depuis la coursive.

Dirigée par Florence Bourgeois, Anna Planas en étant à la directrice artistique, Paris Photo est La foire Internationale la plus prisée mondialement, dédiée à un public averti où collectionneurs, galeristes, artistes, éditeurs, commissaires d’expos, curateurs, journalistes se donnent rendez-vous. C’est également la Première foire au monde en terme de chiffre d’affaires, de fréquentations, d’implications et de renommée internationale… et c’est au Grand Palais que Paris Photo a trouvé naturellement l’écrin nécessaire à son gigantisme,  avec ses 21 000 m carrés disponibles.

Anna Planas indique que 59 nouvelles galeries ont fait leur entrée ou leur retour au sein de Paris Photo, alors que 33 pays étaient représentés, dont le Japon qui a fait un retour en force. Nombre de solo shows, plus de 30 et de duo shows, une petite dizaine, s’inscrivaient dans cette foire bien singulièrement, une trentaine de ces projets monographiques venait du Soudan, du Mexique, de la Corée du Sud, de l’Australie, du Vénézuela, du Brésil et de l’Afrique du sud, renforçant le secteur Émergence.

Vues de la foire ce jeudi, jour du vernissage, ici la galerie Düsseldorf and Photography.

PGI Gallery, Tokyo, Galerie Richard Saltoum, Londres, galerie Fraenkel, USA.

À la tête de Paris Photo depuis plusieurs années, Florence Bourgeois a développé le secteur Prismes (2016), dédié aux grands formats et installations, Emergence (2017), consacré aux jeunes artistes, puis en 2018 le programme Elles × Paris Photo, créé avec le ministère de la Culture pour renforcer la visibilité des femmes photographes. Plus récemment, Florence Bourgeois a lancé les secteurs Digital et Voices, ouvrant la foire à de nouvelles formes d’expression et à des « approches curatoriales contemporaines…. »

Devrim Bayar s’est occupée du parcours Elles × Paris Photo, toujours intéressant, faisant surgir des photographies plus « politiques » en soi, avec force récits, disséminées dans la foire. C’est un parcours plus secret, piquant la curiosité et la réflexion.

 

Criss Philipp, chez Magnum, Baldwinn Lee, chez Howard Greenberg, Sarah Moon, chez Camera Obscura.

Situé sur les balcons du Grand Palais, le secteur Émergence présente 20 projets monographiques. Conçu comme un espace de découvertes,  témoignant de la vitalité des scènes émergentes du monde entier, du Soudan du Sud au Brésil, du Mexique aux USA, de l’ Afrique du sud à la France, dont le prix Ruinart attribué à Marine Lanier.

Mon intérêt s’est concentré sur la section la plus classique, la plus importante, celle que bien des collectionneurs fréquentent avec gourmandise et dont la grande pertinence des intentions est cette inscription au monde d’une photographie plus impliquante dans sa chaire, dont notamment, ci dessous,  une vue humoristique de la galerie Rabouan Moussion, de mon cru,  galerie historique d’Erwin Olaf pour un solo show, puis un élément du tryptique de Katalin Ladik, Androgyn, 1978, exposé par Les Filles du Calvaire, Diane Arbus, Teenager with a baseball bat, N.Y.C., 1962 exposé par la galerie Fraenkel. Ce qui nous plonge immédiatement dans une photographie militante et contestataire.

 

 

 

Faut-il cité ici tous les grands auteurs classiques représentés  et particulièrement choisi à la galerie Camera Obscura , Sarah Moon, Lucien Hervé (12 œuvres), Pentti Sammallathi, Michael Kenna, ou la galerie Vintage de Budapest qui exposait Lazslo Kaldor, Frankel Diane Arbus,  et là où la moisson d’auteurs adulés faisait découverte ou enthousiasme avec William Klein,  Vivian Maier, Walker Evans, Irving Penn(Fifty One), Martine Franck, Cartier Bresson,Todd Webb, Koudelka, galerie Augusta Edwards Fine Art, Weston, Perriand, Moon, Saul Leiter, Dolores Marat, et bien d’autres, tandis que le Japon était assez largement présent à travers cette photographie noir et blanc toujours soignée signée Sugimoto, Nagakawa, Ishimoto, Araki, Nagashima, Kawada, Tomatsu, Fuhase.

 

Yasuhiro Ishimoto Chicago, snow and car, 1948-52, galerie PGI, Tokyo, Martin Parr, UK, Derby Day, Epsom, 1973, Rocket Galery,London, Yasuhiro Ishimoto Chicago, town, 1959-61, galerie PGI, Tokyo

Quel bonheur de voir katalin Ladik, Andogyn, 1,2, 3, 1978 à Les Filles du calvaire, Jorge Alberto Cadi chez Christian Berst, Charlotte Perriand, Bill Brandt, Arthur Penn, Martin Parr dans ces belles années Noir et blanc, loin des facilités éditoriales de ces derniers temps, Erwin Olaff, Berenice Abbott, Lizette Model, Barbara Morgan, Baldwin Lee chez Howard Greenberb, Jean Lou Sieff, Helmut Newton, Graham Smith, Ballen, Todd Webb, puis plus proche de nous, Marie Laure de Decker chez Ane-Laure Buffard &In Camera galerie et Kotoboloffo galerie Spot, pour Deux solos shows, qui, dans l’espace dialoguaient vertement, étant placés l’un en face de l’autre…J’ai bien noté l’excellent travail de feu Bernard Guillot, disparu il y a peu, exposé dans la section Voices par la galerie Tintera.

 

Vue de la galerie Bigaignon, bel accrochage de Renato D’Agostin Tokyo Untitled | 2009, Black Tulip, from life, 1998, tirage fresson, 2003; à la galerie Rouge, Section Voices, galerie Tintera, Bernard Guillot, La Cité des Morts.

Beaucoup de cette période avant et après guerre jusqu’aux années soixante-dix, quatre vingt disaient en noir et blanc un monde qui est désormais et à jamais présent sur tout le marché de l’art et de la photographie, qui continue, heureusement de rayonner, d’éblouir, de séduire, d’être cet art du XX ème siècle que l’on peut collectionner, accrocher, vivre avec.

Je crois qu’il faut un minimum de révolte, de passion, d’intelligence créatrice, d’à propos, pour se hisser en ces regards qui ont servi la vie, renseigné les périodes historiques, parlé du corps féminin, de l’ Éros, revendiqué un engagement, des combats, une façon élégante ou populaire de vivre, fait état de personnages quels qu’ils soient, et l’exposition de Lisette Model en était une traduction inspirante,  qu’il s’agisse de portraits, de nus, de paysages urbains et non urbains, de mode (assez discrète en cette 28 édition), de Still Life (peu nombreux) , au Japon, aux USA, en Europe, a l’Est comme à l’Ouest, en Afrique, en Indonésie, partout où l’urgence de dire et de montrer a été toujours authentifiée par une photographie dont le noème barthésien a toujours été de montrer, de prouver, de raconter, de rapporter, de mettre en jeu ce témoignage de l’instant dans le ça a été, ça a existé, avec moi, pourrait-on ajouter, puisque je l’ai photographié et que l’état de vérité du monde était ainsi largement servi du côté de la preuve et de la vérité, dans des écritures très singulières.

 

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Hommage à Lisette Model, MUUS Collection.

 

Honorant un medium qui était en soi le support d’enregistrement de l’image, avec sa chimie, son image latente, ses procédés, son laboratoire, films, développements, tirages, opérations possiblement domestiques, dans l’intimité de l’appartement ou de la maison, la photographie est devenue une pratique sociale très répandue, dans les années soixante, soixante dix, en raison de son faible coût à l’époque, socialisante également et documentaire.  On peut ici citer le prix Viviane Esders attribué pour l’édition 2024 à Jean Claude Delalande, qui n’a cessé de produire toute une photographie mettant en scène sa vie, avec dériliction, document important pour comprendre ce ça a été dans le champ de l’histoire.

 

Yasuhiro Ishimoto Chicago, town, 1959-61, galerie PGI, Tokyo,   Sophie Ristelhuebber, installation représentée par l galerie Poggi,  Galerie ROLF, Alicia d’Amico, Buenos Aires, 1961, El muro transparente.

 

En témoigne cet œil objectif qui ne peut pas tout à fait mentir, qui émeut, qui nous permet, en Paris Photo, le voyage singulier à travers le temps, le voyage du temps lui même, et le rêve éveillé, même si le hors champ, la sélection des images, l’editing était déjà à la source d’une réduction du champ des possibles dans un travail d’écriture (comme pouvait l’être au cinéma, le montage) une organisation du dire et du voir, dans une perspective personnelle en relation avec son sujet au fond assez socialisé (les catégories de la photographie)  et dans une action documentée, voire documentaire et politique au sens noble qui s’occupe de la cité,  dans un art qui s’est imposé comme un des arts majeurs du XX ème siècle, parlant de la vie là où elle se passait, partout où le génie, l’obsession, étaient au chevet d’œuvres, qui, aujourd’hui n’ont cessé de continuer à nous éclairer, à nous donner leur être là, ce temps où nous ne pouvions être et qui est maintenant un peu, beaucoup, le notre, encore et toujours…dans un émerveillement, retraçant notre présence au monde et sa découverte. Rendre visible, tel est bien le mot d’ordre de cette photographie à l’histoire de nos convergences.

 

 

Solo Show de KOTOBOLOFO à la Galerie SPOT, solo Show de MaPP_25rie Laure de Decker à la galerie Anne Laure Buffard.

Quel est le prix d’un tirage à Paris Photo?

La galerie Magnum mettait en vente un vintage de Philippe Halsmann, le fameux portrait de Dali avec les chats et la chaise qui vole, à 30 000€. On pouvait acquérir un Erwin Olaff pour 5 000 €, la galerie, la galerie Roland Belgrave (Royaume-Uni) proposait Baud Postma, Cowboy à 7800 euros. Au stand D26, la galerie Ruttkowski;68 (France)exposait Giverny 2025 de François Halard au prix affiché à 24 500 euros….Sit Down proposait aussi de petits prix et des tarifs nettement « cool » pour les tirages de Jean Gaumy (5 000€) et Aurore Bagarry ( autour des 9 000€ pour de très grands formats encadrés)… petits et grands collectionneurs pouvaient donc accéder, institutions inclues à des œuvres bien identifiées et assez accessibles, mis à part celles qui ont franchi un seuil.

 

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Philippe Halsman, New York, 1948, Dali’48, Atomicus Frame 03

 

PAULE ET MICK: une histoire parallèle de la photographie à la galerie Paris B.

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galerie Paris photo B, les fake pictures, réalisées avec l’IA, simulation des photographies iconiques de l’histoire de la photographie.

galerie Paris photo B, les Semblants réalisés avec l’IA, simulation des photographies iconiques de l’histoire de la photographie, dont ici le Nu d’Edgar Weston (ici l’original)

La galerie Paris B exposait toute une série de tirages à la manière de… reprenant pour son compte grâce à l’IA générative les photographies iconiques dans un travestissement qui a fait grincer les dents de plus d’un galeriste et dont le statut n’a pas semblé gêner plus que cela la direction artistique de Paris Photo. Les tirages qui étaient à vendre plusieurs milliers d’euros ont semblé avoir un certain succès même auprès des auteurs des originaux, aux dires de la galerie Paris B, dont on pourra apprécier le plaidoyer dans l’interview ci dessous. il y a avait là, un vrai scandale au sens propre, alors que la contre-façon est toujours un sujet délicat en matière d’authenticité et de propriété intellectuelle. La qualité de ces « à la manière de » étant une expérience « assez discutable dans l’argumentation de ce que l’IA pouvait dire de nos sociétés, ici sur la question de la pilosité du modèle dans le remake d’un nu d’ Edgar Weston, on ne voit pas bien ce que cette expérience, au mieux, pouvait apporter à une foire dont les tirages originaux sont, à bien des égards, des pépites, dans une forme de transaction louable.

Explication de la galeriste Paris B quant aux tirages exposés sur ces cimaises.

 

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galerie Paris photo B, les fake pictures, réalisées avec l’IA, simulation des photographies iconiques de l’histoire de la photographie, inspirées de… soi disant. Le résultat en affiche, magnifique!

 

Pour en revenir à la fascination de cette IA générative, je ne vois pas en quoi les productions du type exposées à la galerie Paris B, peuvent avoir d’intérêt, à part flatter ces zones imprécises de disparition de tout art forcément humain, c’est même le sens et la définition la plus profonde de ce qu’est l’Art dans la plus grande subjectivité, un rapport d’objectivation se fait dans une réalité bien précise, ces œuvres de l’esprit comme le définit par ailleurs la nomenclature juridique, sont justement des productions réalisées par un sujet, femme, homme, enfant, du côté humain trop humain et pour nos plus grandes joies.

Comment appréhender sérieusement cette perte de repères par rapport aux valeurs humanistes qui, à travers l’histoire de la photographie et des auteurs, a été et reste pour la plupart un puissant vecteur d’édifications et de structurations de ce que nous sommes en droit d’attendre d’un art qui doit avant tout dévoiler, rendre visible, aux fins du partage, cette essence même de la vie dans tous ses états, non pas de mon point de vue, de ce que serait la beauté de l’horreur dans le meilleur des cas (nous ne sommes plus à l’époque moderniste de la première guerre mondiale ou Apollinaire pouvait s’enthousiasmer sur le champ de bataille « Un bel obus semblable aux mimosas en fleur » in Si je mourais la bas.) et qui souvent est un abaissement de cette conscience revendicative, propre à s’insurger contre les tropismes commandés d’un certain ordre très réactionnaire (ici lié à la marchandise, trumpisme en acte) pour percevoir dignement ce monde qui s’écroule et revendiquer les valeurs ontologiques, de ces gestes qui, depuis l’art pariétal sont un témoignage trans-historique de ce que nous avons été à une période historique précise, un marqueur civilisationnel.

TÉMOIGNAGE, THIBAUT DE SAINT CHAMAS, photographe, auteurs de différents ouvrages dont « Et nous resterons quelques absents. »

Ce qui m’a frappé à Paris photo cette année c’est le sentiment d’une sorte de dérive des continents ou plutôt des pratiques et approches de la photographie. Il y a d’un côté la une pratique de la photographie qui porte un regard sur le réel, de l’autre une approche plasticienne qui utilise la photographie non pas dans le but de représenter le réel mais pour faire émerger des concepts ou des idées et enfin la promptographie, ou IA dans laquelle l’image produite n’est plus une trace du réel mais l’expression d’une imagination. Dans ce dernier domaine j’ai eu plaisir à revoir le travail de Brodbek et de Barbuat qui interrogent l’IA plutôt que de se contenter de l’utiliser pour des réalisations spectaculaires mais vides de sens.

Je ressors chaque année avec le sentiment d’être nourri, énergisé par ce que je vois. Mais cette année je ressors de Paris photo un peu sur ma faim. A chaque édition, je découvre quelques auteurs contemporains dont le regard et l’approche m’interpellent. Ou certains nouveaux travaux de photographes qui renouvellent leur regard ou leurs territoires. Mais peu de surprises à cette édition. La photographie japonaise semblait plus représentée mais avec une esthétique noir et blanc très belle et maîtrisée dans le sombre. Quant à la photographie historique, elle constitue toujours une valeur sûre mais pas d’oeuvres vraiment nouvelles à part le travail de Roy Decarava dans les années 50 qui reste toujours aussi fort et personnel.

C’est finalement la section livre qui m’a le plus intéressée. C’est peut-être là que j’ai vu un vrai foisonnement créatif, des propositions, des regards personnels moins policés. Ce n’est pas le moindre paradoxe qu’un secteur extrêmement fragile parvient à produire encore de la qualité alors que des galeries puissantes présentent des travaux anciens et consacrés et peu de réalisations contemporaines. A ce titre la présence de Dolores Marat à la galerie Greenberg est d’autant plus remarquable.

Paris Photo est un marché pas une exposition. Et à ce titre ma déception globale entrecoupée de nombreux petits plaisirs et quelques grands est peut être le reflet d’une époque incertaine qui préfère les valeurs sûres plutôt que les propositions trop audacieuses.Vivement l’année prochaine

https://desaintchamas.com/

Aux rapports d’intelligence créatrice et à cet œil complice qui en est la puissance en acte, il est curieux que la foire donne sa place à ce pseudo travail de l’IA dans une production contre-versée à juste titre; curieusement le prix Ruinart, section Émergences, célèbre le travail poétique vibratoire de Marine Lanier, axé sur un forme singulière d’un récit assez inspiré, voire manifestant un langage transcendentale, Alchemia.

LE PRIX RUINART: MARINE LANIER POUR ALCHIMIA

Dans la section Emergence, la maison de champagne prestigieuse, partenaire de Paris Photo, pour sa septième édition, a choisi d’honorer cette année la photographe française Marine Lanier de son prix. Ce prix distingue chaque année un(e) photographe sélectionné(e) au sein de la section Emergence de Paris Photo, au Grand Palais.

Marine Lanier, Alchimia, Prix Ruinart 2025.

 

Cette série de photographies constitue un vocabulaire visuel issu des différentes strates qui ont géologiquement formé le territoire champenois, où Marine était en résidence. Elle s’est intéressée aux différents signes, qui fondent chez elle une forme de dialogue essentiel avec ce qui est issu des différentes catégories de notre habitat, la terre et ses couches alluviales, dont proviennent les coquillages, l’eau, le végétal et certaines plantes, herbes à l’organicité douce, la pierre d’où émerge un escalier jaune, creusé, antique, mystérieux,  l’aigle royal en plein vol, qu’on suppose plus égyptien, les abeilles aux bourdonnements de cire, les cercles concentriques de l’eau, afin qu’on pense à ces images méditatives héritées de notre imaginaire, l’homme, sous deux âges, jeune, regard intérieur tourné en lui même, puis, presque patriarche au fond de l’âge, barbe blanche fournie, comme si apparaissait un patriarche, ou mieux, celle, impérissable de Claude Monet; enfin la Lune, en sa face de pomme tachée est une allégorie…

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Marine Lanier, Alchimia, Prix Ruinart 2025.

Tout cela s’assemble, dans une économie redoutable, peu d’images. de fait, mais quelles images, sous le nom d’Alchimia, nom latin, sans doute pour évoquer ce qui se noue et s’élit dans un langage analogique, fait d’équivalences et de résonnaces magnétiques pour conjurer déjà la mélancolie nervalienne intrinsèque,  servir la puissance du cosmos, sans doute consacrer la recherche de cette intensité heureuse dans l’abandon des faux-semblants… Marine Lanier a choisi de se tenir loin des sollicitations extravagantes, pour tenir la forge de ce bonheur simple de la simplicité recherchée et trouvée, en sa dimension intérieure, là, où tout luit et respire de cette vie de l’esprit, organique, qui, en jachère, a besoin que l’on s’y consacre, pour qu’au terme d’une certaine ascèse, apparaissent enfin les signes d’une apocalypse personnelle et d’un dialogue aimant avec la Nature, tout le Vivant, dans l’Harmonie, dans l’assomption de cette joie poétique.

Interview Marine Lanier, Prix Ruinart 2025.

 

ET NOUS RESTERONS QUELQUES ABSENTS.

 

Paris le 21 Novembre 2025.

 

 

https://www.parisphoto.com/fr-fr.html

https://www.parisphoto.com/fr-fr/exposant/Secteur_Emergence_2025.html

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