APRÈS L'ORAGE
APRÈS L'ORAGE, ESPARON DU VERDON, ÉTÉ 2025.
Entre Esparon du Verdon et le lac de Sainte Croix, une petite route traverse une campagne aux reliefs escarpés, dans une aventure du paysage qui suit les contreforts du relief, petits canyons, lacets de montagne, virages en épingle, fossés aux profonds dénivelés, puis le plateau où les champs de blé cotoient la vigne, jaune vert et rouge, la terre est ainsi colorée....Par temps sec et chaud, les cigales donnent à plein, l'air vibre, et le paysage retrouve la pulsation sonore d'un cœur battant aux prestiges bourdonnants. Les Alpes de Haute Provence sont encore la Provence qui bruit dans ses cigales et dans ses pins. La route est devenue aventure olfactive, ça sent bon la lavande, les pins, le soleil, plus tard, avec les orages et la pluie, autre aventure sonore et olfactive, ce sont des notes pulmonaires amples de thym, de poussière mouillée, d'eau végétale, de terre au parfum de chair sidéral déployé, chlorophyle et pin, senteurs des bois mouillés, la pluie exhale les essences, après que l'orage ait fait sonné ces paysages sous le tonnerre et la foudre et qu'une pluie serrée se soit déversée sur les petits chênes, les champs de blé, les vignes à la couleur rouge, et que le vent soudain violent a arraché de grandes branches feuillues, a déposé sur la route et sur ses flancs ces membres verts et désolés. Les coups de vent ici sont violents, à l'heure où le ciel s'est chargé pendant des jours de la chaleur de la terre, et que, soudain, un ciel noir, monstrueux, chargé d'eau et d'éclairs, électrise tout, puis, tonne le grand tonnerre et tombe la foudre alentour, coups de canon secs, puissants, noirs, quand la pluie est un océan déchainé par le vent, que le souffle fait ployer tous les arbres, jusqu'à parfois les coucher et que le jour est avalé par cette bête sombre et obscure, déchainée, hurlante, infinie au moment où passe l'obscur nuage où se délivre l'éclair et l'eau et le feu et que la pluie battante, ruisselante frappe sans relâche et sous le vent la tente, qui soudain tremble comme le chêne majestueux secoué par cette main géante....puis tout passe, la lumière revient, la pluie se fait calme, le temps reprend son cours, s'efface le ciel noir, chassé, il ne pleut que quelques gouttes et encore pour si peu, le bleu de nouveau installe son azur sous un soleil chaleureux. L'orage est passé. le paysage respire la fraicheur. Quand les cigales reprennent leur chant, l'orage n'est plus, l'air vibre comme neuf....