EVI KELLER EXPOSE MATIÈRE- LUMIÈRE À LA MAISON CAILLEBOTTE.
Quand on entre dans l’Orangerie, on est aussitôt interpellé par les grands formats ou explosent traits, lumières blanches, bleus, mouvements d’énergie, sans qu’on puisse immédiatement caractériser ce que l’on voit, ce avec quoi on entre en relations, à ce moment là… tout cela échappe pour le moins dans un premier temps. Il faut s’en remettre à la présentation de l’artiste elle même in vivo (document sonore ci dessous).
Sa démarche artistique interroge le principe cosmique de la transformation de la matière par la lumière. Dans l’ensemble de son oeuvre sculpturale, picturale, photographique, sonore et performative, l’artiste n’a cessé de se consacrer à ce processus de transformation, hérité de l’alchimie, conjuguant shamanisme et initiations magico-religieuses, réunissant sa complexité sous le terme de Matière-Lumière.
Matière-Lumière est le seul titre qu’Evi Keller donne à toutes ses créations des 20 dernières années.

Evi Keller dans son atelier, 2024 ©GR. Courtesy Galerie Jeanne Bucher Jaeger, Paris-Lisbonne
« À l’instar de la déesse Perséphone, fille de Déméter, qui devait traverser les ténèbres pour renaître à la lumière du printemps, Evi Keller renoue avec la mémoire enfouie des matériaux pour mener son œuvre vers la lumière. Matière-Lumière. Telle une alchimiste, l’artiste transmute et sublime une matière vibrante et y grave le spirituel : une relation incarnée, immédiate se crée alors avec son œuvre qui nous entoure comme une peau vivante. Dès lors sa création, lieu même d’apparitions épiphaniques, ouvre à une dimension « autre » et nous relie à un « cosmos vivant », pour reprendre l’expression de l’anthropologue Edgar Morin. Son geste met en jeu de manière subtile le corps et l’esprit en résonance avec un monde en mouvement perpétuel. (…) ». Fanny Revault, Art Interview, mars 2021, Lumière fossilisée, Mémoire fossilisée, extrait
Se pourrait-il qu’ Evi Keller ait reçu de Maître Eckhart ces propos structurants et que toute une écoute se soit déployée à celle des mots du Maître, bien plus présent dans cette culture allemande… « En vérité, si tu étais vraiment un, tu resterais également un dans la distinction et la distinction deviendrait pour toi l’Un et elle ne pourrait plus en rien te faire obstacle…
Lecteur audioÉcouter le document sonore où elle présente l’exposition directement, ce 15 Mai 2025, à l’Orangerie de la Maison Caillebotte.
…Fais le vide afin d’être comblé… Saint Augustin dit : « Fais le vide afin d’être comblé. Apprends à ne pas aimer, pour apprendre à aimer. Détourne-toi afin que tu sois bien tourné. » Pour que ce soit dit en bref : tout ce qui doit accueillir et être réceptif doit nécessairement être nu et vide…..L’unique clef est de « revenir à la maison », et la maison, c’est mon esprit, mais c’est aussi mon corps matériel : « lorsque la conscience s’est répandue dans les cinq sens, elle revient dans l’âme avec plus de force et d’unité. »
Le corps conscient garantit un esprit apaisé qui, à son tour, garantit la possibilité de contempler le « fond divin ». Maître Eckhart Traités et Sermons .
Deux informations prédisposent le visiteur éclairé, à y devenir plus sensible dès que la rencontre des œuvres exposées à l’Orangerie de la Maison Caillebotte en viennent à s’approcher du Mystères des œuvres exposées en relation très étroite avec celui de la Création du Monde, de la Nature et du Cosmos. Par effet d’une résurgence prodigue et inspirée, on retrouve dans l’immensité du travail d’Evi Keller, sous le seul patronyme générique depuis ses débuts de MATIÈRE-LUMIÈRE, une ODYSSÉE de la traversée des mondes des origines de l’Univers à la pénétration et à la connaissance physique de son Principe et à ses représentations, ces toiles où s’épanouissent les forces mêmes qui entrent en action au cœur de la matière, comme celles des forces chtoniennes, celles du feu solaire et primitif, dans une pratique picturale remarquable.
Le voyage habité de l’Esprit, Souffle Créateur, bouche d’ombre, résonance première des origines, soleil invaincu ( Sol Invictus), toute la matière spiritualisée, ici dans cette exposition, voyage du bleu, semblerait-il des origines, dans sa picturalité au brun sepia des 19 photographies (arcane du soleil) dont les 17 formant la grande pièce photographique exposée magistralement sur le mur Nord de l’Orangerie…Le visiteur entre dans la pièce et doit d’abord passer devant les deux photographies carrées (gardiens du seuil du voyage) avant d’accéder aux 17 photographies suivantes, dont les deux du bas forment un diptyque (l’Esprit émerge de la matière, la dualité devient Unité). Cette œuvre au nom singulier de Matière-lumière (towards the light – silent transformations) faite de 17 tirages, a éveillé notre curiosité, car, revenus symboliquement au nombre 8, soit trois fois le nombre DEUX, nombre de l’harmonie évoquant symboliquement le principe de différentiation, celui de la Manifestation, le mystère du Un le Tout de la tradition qui se scinde en Deux, nombre désignant les objets de la connaissance humaine.
C’EST QUOI L’ÉTERNITÉ, C’EST LA MER ALLÉE AVEC LE SOLEIL …
Et que voit-on de ces paysages d’eau photographiés comme s’ils étaient déjà des paysages intérieurs; une part cosmogonique se joue quand, par le reflet inversé et les superpositions de matières irisantes faites de film alimentaire tressé, se fondent ces espaces intérieurs qui ouvrent une perpective glissante, cristallisent la fluidité des reflets, en épaissit la réflection matériellement, comme si ces jeux de reflets étaient des traits dus aux effets du froid, reflets des eaux gelées venant iriser la matière noire des eaux dormantes, pour les encrer/ancrer, en constituer une sorte de gravure dont le mouvement a peine figé semble paradoxalement infiniment dynamique, parce qu’il émeut en référence à Monet et ses nymphéas, Impression soleil levant.
Le Soleil semble alors appartenir aux anciens rites égyptiens, comme si, au fond de cette connaissance se trouvait ce fond de l’âme humaine vivifiée par le Romantisme Allemand, des vers de Novalis, re-situant cette eau mercurielle poétique (l’ombre de l’existence) traversée par l’illumination rimbaldienne, ( c’est quoi l’éternité, c’est la mer allée avec le soleil) solaire, apollinienne, participant du principe de création qui semble opérer à travers les strates profondes de la matière photographique, revenue de l’illumination des profondeurs et de ces soleils révolus, dans leur apothéose afin que l’Esprit , cette Lumière éternelle, intangible, principe du Feu et de la Foi, polarisée par les figures emblématiques du Lion et de la Licorne, ne s’éprenne définitivement de ces ombres portées afin d’en épurer la lourdeur, d’en dégager l’esprit par ce feu primordial, régénérescent, afin qu’ile en viennent à être lucides, aimants, tournés vers ce chant du Logos. Tel pourrait s’écrire ce rêve de traversée des mondes allant vers l’infini du temps et de l’espace. Que serait, au fond, cette motivation effective de surface dans l’ordre de la production d’Evi Keller et de son « aura » kantienne bienfaisante ( Le beau est ce qui plait universellement sans concept, par la liberté, l’immortalité de l’âme et l’existence de Dieu- source wikipedia), mantique philosophique, sans l’héritage d’une tradition des essences héritée de cette Pierre Philosophale des Alchimistes.
C’est donc ce voyage silencieux, qui nous mobilise, silencieux parce que ce chemin vers le silence, aurait, lors du temps de la création, du travail, fait taire toutes les oppositions, dont celles issues des bruits et des fureurs des passions qui viennent à travers l’Ego, pour se centrer autour de cette humilité, terre féconde et symbolique, voyage alchimique, apprendre à discerner le pur de l’impur, qui est canal de l’inspiration et réception du souffle créateur dans un langage des formes qui anime véritablement ce voyage intérieur par lequel s’illumine la matière, se poétise le monde invisible et moléculaire des profondeurs, se régénère son essence dans cette possibilité quantique du retour à la Paix et a l’Amour Universel.
En psychologie, l’image eidétique est une représentation visuelle imaginaire d’une particulière netteté; en phénoménologie, est ce qui concerne l’essence des choses et non leur existence. Citons l’Encyclopedia Universalis sur ce sujet: « Dans la phénoménologie de Husserl, la réduction eidétique consiste en une méthode grâce à laquelle le philosophe passe de la conscience des objets individuels et concrets au royaume transempirique des pures essences et atteint ainsi une intuition de l’eidos de la chose, c’est-à-dire de ce qu’elle est dans sa structure essentielle et invariable, une fois éliminé tout ce qui, en elle, est contingent et accidentel. L’eidos est ainsi le principe, la structure nécessaire de la chose. Pour la phénoménologie — science des essences —, cette réduction est la première étape de sa méthodologie, la seconde étant la réduction phénoménologique. »
Evi Keller « Matière-Lumière », 2025, Orangerie, Maison Caillebotte © Evi Keller, Courtesy Maison Caillebotte-
Tout un monde invisible semble devoir être révélé, porté à nos yeux par le seul travail de cette alchimie opérative, dans une corrélation noético- noématique efficiente. Les grandes toiles représentent la structure du vivant, organique et cosmique, l’irisation de sa surface en lien avec son mystère et l’accomplissement des forces au travail, travail du peintre autour du Chaos-germe défini par Deleuze, avant la catastrophe juqu’au mouvement moléculaire. Ces grandes toiles se revendiquent du travail de l’Alchimiste, de l’initié aux réalités supérieures des essences, initiée par le voyage de la terre, ce Visita Interiora Terrae, Rectificando Invenies Occultum Lapidem, c’est-à-dire en français : « Visite l’intérieur de la terre et en rectifiant tu trouveras la pierre cachée ». Nul doute qu’Evi Keller l’ait trouvée pour la Joie de son don universel, de nous en faire les récipiendaires, dans un champ personnel qui revient à son souvenir d’une netteté parfaite, eidétique, d’avoir été faite Une en la Nature , à son adolescence et d’avoir été en quelques sortes touchée par la grâce de cette épiphanie, dans cette expérience du Divin et de l’ organisation moléculaire du Vivant.
C’est en devenant photographe qu’elle approchera déjà ce processus de renversement et de recherche en Photographie, dans ce travail du reflet, cette vision spéculaire où le regard se perd dans la profondeur des miroirs, où il se trouve en relation avec cette fuite de la perspective, induisant un champ de conscience dérivé, inspiré du rêve, et décliné par la formule hermétique, issue de la Table d’Émeraude: « Il est vrai, sans mensonge, certain, et très véritable : Ce qui est en bas, est comme ce qui est en haut ; et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, pour faire les miracles d’une seule chose. Et comme toutes les choses ont été, et sont venues d’un, par la médiation d’un : ainsi toutes les choses ont été nées de cette chose unique, par adaptation. Le soleil en est le père, la lune est sa mère, le vent l’a porté dans son ventre ; la Terre est sa nourrice. Le père de tout le telesme de tout le monde est ici. «
Il faudrait pouvoir se laisser vivre une nuit et un jour entier en la présence secrète des œuvres exposées pour en recueillir quelques impressions profondes, permanentes, pour sans doute être dans une forme d’actualisation du message des forces qui gravitent en chaque toile, pour échapper au rationaliste et être sur de quelque chose, mais surtout pour vivre, ne serait-ce qu’idéalement une forme de compagnonnage avec l’œuvre, pour la Vivre au plus profond de nos consciences, modernes et archaïques, interrogeant les parts secrètes de cette ombre qui nous traverse et qui nous fait terreau de lumière, myste de ce sujet inavoué, de ce génie subsumé, tant sont sollicités les sens et sans doute cette mémoire d’avant la chute, ce hieros-gamos , ce mariage aux sources premières du chant. Pourquoi ne pouvait-on écouter les sirènes sous peine de mort imminente, qu’Ulysse écouta t-il de si surhumain, de si diaboliquement divin, sans doute un au delà ou en deçà de la condition humaine dans sa vibration sonore, une forme de chant avant le chant, et que pouvait-il bien être?

Evi Keller « Matière-Lumière », 2025, Orangerie, Maison Caillebotte © Evi Keller, Courtesy Maison Caillebotte-6
« L’artiste a vivifié dans ses organes le germe de la vie auto-imageante, il a élevé au profit de l’esprit la sensibilité de ces organes ; et par là même il se trouve en état d’effluer à volonté des idées sans sollicitations extérieures et d’employer ces organes comme des instruments aptes à modifier selon sa fantaisie le monde réel . » Novalis in Les disciples à Saïs, chapitre Esthétique et littérature.
Dans la création d’Evi Keller, le principe des quatre éléments, feu, eau, terre, air, est omniprésent. L’artiste associe entre autres des pigments, des minéraux, végétaux, de la cendre, de l’encre, du vernis sur de fines couches de films transparents qu’elle superpose, dessine, peint, grave, gratte, efface, sculpte et quelques fois les brûle, les expose aux rayons du soleil, à la pluie, au vent ou encore les recouvre de terre, dans un cycle dont l’espace-temps, propre à chaque œuvre, peut s’étaler sur de nombreux mois et années avant sa mise au monde. Selon l’artiste, « c’est l’œuvre qui in fine décide du temps de sa naissance ». Dossier …. Y aurait-il à ce moment une correspondance secrète avec ce chant des sirènes?
Cette lumière transcendante est à l’Œuvre en ce que l’ alchimie désigne cette Materia Prima pour que puissent opérer tous les champs/chants de la création et que le voyage du Centre soit aussi ce vide créateur, ce Chaos primitif, ce chaos germe, comme le décrit Deleuze dans son cours de 1981 à Vincennes… » Quand les yeux s’effondrent, quand le chaos s’installe devant les yeux, la main est animée d’une volonté étrangère qui va s’imposer à l’œil au lieu de le suivre…L’œil sera affolé par la main et par le produit de la main: la ligne manuelle. Comment s’étonner que Pollock étale sa toile non tendue sur le sol, qu’il ait besoin de ce rapport tactile avec le sol…? » Pourrait-on écrire que le travail d’Evi Keller poursuit celui de Pollock, celui d’ un art optique pur, au delà de l’expressionnisme abstrait, dans la découverte du « diagramme issu du chaos germe dans un langage pictural analogique, c’est à dire en similitude avec les forces inconscientes, pour le psychanalyste, quantiques pour le physicien, Kantiennes pour le philosophe, l’homme réalisé, démiurgiques et créatrices pour le symboliste…ces forces de la matière profonde au travail, en travail comme des parturientes(?), forces de l’univers dans leurs réseaux de filaments, comme une représentation abstraite et concrète de neurones connectés entre eux, à la Matrice, qui permette d’approcher aux fondements des structures du Vivant, d’être partie active de cette cosmogonie, en tant que peintre et en tant qu’une part universelle de l’Être appartenant à l’Être, ayant traversé ce voile d’Isis dans un accomplissement.

Evi Keller « Matière-Lumière », 2025, Orangerie, Maison Caillebotte © Evi Keller, Courtesy Maison Caillebotte-17
Aller au sublime directement, un travail en Force et en totale inspiration, telle me semble l’intention première d’Evi Keller, dans cette sublimation au double sens d’une coÏncidence entre deux moments du sublime, un sublime géométrique dont l’architecture secrète se déploierait objectivement devant nos yeux dans une dynamique qui nous échappe, et qui est sans doute ce Mystère de l’essence, et dans cette sublimité dynamique, c’est à dire dans une vitesse qui semble en dehors de l’espace et du temps, au delà de ses mouvements, la peinture d’une force de Vie, créatrice, vivante, remarquable, immémoriale, transcendante, transcrite par la main primitive du peintre en accord avec le souffle premier…
Si l’on suit la piste alchimique, ce télesme est en fait la résultante du travail alchimique opéré par l’Esprit sur la Matière dans un jeu de séparation et de purification – « tu sépareras le subtil de l’épais, doucement, avec grande industrie…Il monte de la terre au ciel, et derechef il descend en terre, et il reçoit la force des choses supérieures et inférieures. » . il s’agit de reconnaître ce qui, dans la matière, relève du principe supérieur (le Soleil). C’est ce qui permettra d’accéder au plus grand des secrets de l’univers. Il y a ici l’idée d’un principe immanent, c’est-à-dire inclus dans la matière elle-même. Séparé, ce principe dévoile son caractère transcendant : il ouvre le chemin vers Dieu. retour à cette Terre confuse, épaisse, dont il faut extraire le Principe, L’eau, l’Air, le Feu, sont des états de plus en plus subtils de la matière, qu’il convient peu à peu de déceler. L’Eau dissout la Terre, révélant la vie, l’âme changeante. Cette âme peut ensuite s’élever vers le haut, vers le principe supérieur (le Feu), avec lequel elle est destinée à s’unir.
Réintroduit en Gloire ce principe du Grand œuvre est effectué, toute obscurité s’enfuit, la force de toute chose est connue dans une prise de conscience de la nature profonde du Cosmos, aventure humaine s’il en est, chemin d’élévation spirituelle, retour de l’universel de l’être ayant trouvé la Quintessence, travail de réalisation d’extraction de la force de la conscience suprême de la force de la matière (totalisante). Les trois principes de l’Alchimie Soufre (Feu divin), Mercure (Eau; la vie) et Sel ( la matière figée) sont en correspondances avec les Trois règnes de la Nature Minéral (le corps, la terre) Végétal (l’inconscient, l’Eau) et l’animal ‘l’âme consciente).
« Avec elle, l’art n’est plus un jeu, une provocation ni une performance, il renoue avec une pratique ancienne, la transmutation des éléments. L’artiste qui s’engage profondément dans les arcanes de la Création, disait Henri Focillon, « se construit une physique et une minéralogie, il est d’abord artisan et alchimiste, il a les paumes noires et déchirées, à force de se mesurer avec ce qui pèse et ce qui brûle ». Assurément, les œuvres d’Evi Keller relèvent de la peinture, de la photographie, de la sculpture, de la vidéo, mais elles n’appartiennent à aucun genre connu. Ces pièces saturniennes et solaires sont avant tout des morceaux de matière transfigurée par la lumière, le vil plomb changé en or. (…) » (Olivier Schefer, réf. 2)
N’ y a t il pas chez Evi Keller un héroïsme de la conquête des cimes, ce rêve d’alpinisme majeur et en même temps celle du gemmologue, dans la recherche des gemmes, du lapis lazzuli et dans ce bonheur d’un minéralisme enchanteur trouvant le Principe de toute chose en son centre, au sein de ses mondes et comme l’écrit Olivier Schefer en introduction du site de l’artiste : » Véritable œuvre-monde, dont les composantes se dévoilent peu à peu, Matière-Lumière nous confronte à l’origine de la création, prise en son sens le plus radical ; quand tout n’était encore que fusions, écoulements, concrétions de matières, fulgurances lumineuses. Plus qu’une simple installation, les « éclairs sillonnent les ténèbres de la nuit des temps », pour reprendre une formule de Schelling. L’art d’Evi Keller renoue magiquement avec les forces naturelles, la romantisation du monde, chère à Novalis et Beuys, union du connu et de l’inconnu, du fini et de l’infini, du visible et de l’invisible. Comme eux, elle essaie d’approcher le plus possible l’ « essence », la substance intérieure. »
L’exposition Evi Keller « Matière-Lumière » est organisée à l’Orangerie de la Maison Caillebotte du 17 mai au 31 août 2025, en partenariat avec la Galerie Jeanne Bucher Jaeger et avec Connaissance des arts.

Evi Keller « Matière-Lumière », 2025, Orangerie, Maison Caillebotte © Evi Keller, Courtesy Maison Caillebotte-1
lhttps://www.maisoncaillebotte.fr/expositions/2025-evi-keller-matiere-lumiere-529.html
Evi Keller, artiste plasticienne allemande est née en 1968, à Bad Kissingen. Elle vit et travaille à Paris. De 1989 à 1993, elle étudie l’histoire de l’art à l’Université Louis-et-Maximilien ainsi que la photographie et le graphisme à l’Académie de la Photographie de Munich en Allemagne.
Du 21 septembre 2024 au 18 janvier 2025, la Galerie Jeanne Bucher Jaeger a présenté une exposition personnelle de l’artiste intitulée ORIGINES. En janvier 2025, Evi Keller reçoit le « Prix Transfuge de l’artiste étranger» et est nominée pour le Prix Her Art, un nouveau prix pour les artistes femmes à Art Paris 2025, initié par Marie Claire en partenariat avec la Maison Boucheron. Une exposition lui sera consacrée à la Maison Caillebotte du 17 mai au 31 août 2025.
L’artiste participe également à l’exposition « Passion de l’art. Galerie Jeanne Bucher Jaeger depuis 1925 au Musée Granet d’Aix-en-Provence » aux côtés notamment de Paul Klee, Vassily Kandinsky, Alberto Giacometti, En 2023, Evi Keller est lauréate du Premier Prix Carta Bianca et du prix 100 Femmes de Culture.
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