Inscription dans la nuit moderne…
Palimpseste des songes.
Ne sommes nous pas Oedipe et le Sphinx, Le Minotaure et Thésée, le taureau et la lame de lumière, – toutes ces mythologies ont donné beaucoup d’oeuvres remarquables, Picasso notamment- connu et inconnu, satisfait et terriblement insatisfait, Pierre qui rit et Jean qui pleure, le sujet et l’objet, la matière et l’Esprit… Chant des contraires comme on aurait pu dire des vents (contraires) alors que l’heure ne mesure plus le temps que le compas solaire seul pourrait apprécier dans sa course, champ des contre-airs poussés par le vent des naissances futures et subsumées, aperçues, entrevues, imaginées, dans le grain de la seconde qui s’étire et allume notre regard sur le monde comme un regard encore aveugle mais qui se décillant, vole jusque au puits entendre sa voix.
Par cette nuit traversée d’étoiles et mue en nous par le Sphinx et son énigme, le devenir de nos jours étire une conscience encore lactée de l’acte créatif pour faire sens et songe, ce qui reviendrait au même,…. Point de nos focales illunées comme ce jardin rimbaldien saisi en pleine sonorité dans sa lumière d’argent, et pourtant si vibré, si animé qu’il tinte toujours par les bayous libres donnant un charme fou au dessin d’un corps nu de femme venu par la main et qui a fait rimer un instant les feux stellaires et les aurores bleues, aux confins de la nuit, coupant de leur vif argent la course magnifique du songe…et si, un jour prochain, issu de la Raison Critique et de l’envolée des sens, l’intuition était fille de l’amour, évohé, par dedans le rêve l’union enflammée des routes de la nuit, évohé, quand la clameur est aux rameurs, un cri de feu et de joie, évohé;
voici que le feu brûle le feu, marée sombre des blés, oscillant sous l’étrave et le corps tout entier épris des cercles de la danse crie et fait monter dans l’azur infini du toujours victorieux, l ‘étincelle de l’étoile, flamboiements ivres du songe enthousiaste et charmé.
A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu,
..Point de nos focales, le génie peint sur nos lèvres, sur nos cils, à fleur de peau, cet autre féminin dans sa chair, naïades, baigneuses, danseuses, s’élevant vers le ciel par la ronde bleutée du grand peintre pour s’épanouir enfin en plein temps, fleurir comme un jasmin doré et embaumer cette procession lunaire sur ce chemin d’aube où fond l’or du jour naissant.Que cette présence est douce et nonchalante, si visiblement invisible, si odorante de l’odeur des pains dorés, reposant sur les étales, si terriblement sensible dans l’invisible.
Art Royal si l’on en croit…
Mise en cercles, circonscrite, faites de rêves et de peurs, pétrie au levain des amours enchanteurs, jetée sur la pierre et battue par les vents comme une voile étarque, plastique, la belle mantique de soi est une promesse de devenirs et ses jeux de lumière enchantent le petit enfant (infans) qui se met joyeusement en route alors que le chemin dessine son orbe et promulgue ses lois; si je m’interroge alors, à ce moment précis, ne suis-je pas à ce moment au centre de mon labyrinthe dans un raccourci phénoménal et enchanté, ne suis je pas au dedans et au dehors, (ce qui semblerait un anneau de Moebius), mais passons, dans tout cela il y a déjà trop et pourtant si peu; c’est que porté hors des routes d’antan où la fusion n’avait pas encore éclairé et vidé le monde en même temps, le coeur était plus sensible et plus sensé, plus magique, plus uni et plus universel, plus romantique aussi et plus forgé. « A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu, : voyelles, je dirai quelques jours vos naissances latentes: » Rimbaud Voyelles est devenu l’alphabet indulgent de ses yeux…..
L ‘Esprit voyageait alors plus libre et haut, en ces contées mythiques, par l’or frais des jours, par le noir profond de la nuit étoilée, le vert des frondaisons, le bleu de l’océan, au sortir de la forge rouge pour inscrire le sens en soi, comme une manne.
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