SYLVIA GOUBERN EXPOSE 13 DE SES MAISONS TÉMOINS, À LA GALERIE FOLLOW 13.
du 13 AVRIL AU 13 MAI.
Sylvia Goubern expose à la galerie FOLLOW 13, rue Lepic, à Montmartre, treize faiences représentant de petites maisons, venues de ses voyages, « Réminiscence de l’enfance, certains livres de Dickens (La maison hantée) ou de William Hope Hodgson (la maison au bord du monde) ou les contes de Lewis Caroll ont beaucoup contribué à l’approche fantasmagorique du travail de l’artiste. » est-il dit dans le texte de présentation de l’exposition.
En perpétuelle recherche d’un monde imaginaire délicat et épuré, l’artiste a choisi de représenter notre lieu le plus intime : la maison »… Dit le dossier de presse, sans oublier que l’image générique de la maison, ce lieu où l’on habite, qui défend son hôte, des froids et des chaleurs, impose un imaginaire qui le lie aux mythes de la caverne, de la cave, puis de la crypte, tandis que le grenier s’affirme comme le lieu du ciel, dans la douce protection de son toit, et que de plein pied, ou comportant des étages, la spatialité de la maison requiert toujours cette nécessité de la protection et de l’intimité. Lieux de vies, ses espaces intérieures sont une prolongation dans leur décoration, de ceux qui y vivent, donnant à l’intimité un confort psychologique identitaire. Lieu du repos et de la vie au quotidien, la maison se prolonge dans son imaginaire comme un lieu maternant, dans une proposition pacifiante de la psyché.
C’est là que l’artiste peut rêver, enfermant ces souvenirs, dans une poétique de l’imagination matérielle propre à fidéliser en elle même, les images actives des lieux qui transcendent la maison pour en faire des objets poétiques, glissant vers la main depuis l’œil, dans une complicité de sens et d’histoire. Ces 13 petites maisons complices affirment déjà leur dimension lilliputienne, imaginaire anglais swiftien, propre à fidéliser en soi, l’enfant, pour qui le monde alentour, dans ses jouets, s’affirme comme une quête d’indépendance, d’autonomie et de puissance, de transformation, d’actes créatifs.
Revenir à ces petites maisons, mieux qu’évoquer le souvenir, est une adresse à un autre conte philosophique, cosmopolite et anthropologique, universaliste et humaniste, discret, il est vrai, mais puissant du côté de l’imagination créatrice. L’appartenance au monde est une façon de vivre dans ses images, dans son imaginaire, la poétique des maisons substances, offertes par Sylvia Goubern, qui d’un coup deviennent par osmose, substances naturelles, ou culinaires, métal, même, chou, fleur, rose blanche, forêt, nuage, puis sable, paille, chocolat, cuivre, enfin pelote, fantôme….
En ces treize maisons exposées à la galerie Follow 13, cise en cette rue Lepic, ont fait le beau voyage de Montmartre, au confort de sa courbe, comme retenues et exposées sagement aux confins et de la cité qui va, au bas, vers Pigalle, et du Moulin de la Galette qui en est un ciel complice, pour éprouver par la main, la connaissance physiquement intime de la douceur des aspérités fusionnées, la jouissance douce de l’objet qui s’est mis à rêver par le regard et qui continue d’affirmer la primauté de sa présence à travers l’image qui s’en trouve émise, par le voyage de l’intention poétique.
Les faïences sont brillantes, rêveuses, rêvantes, complices féminines, propositions, propitiatoires des actes maternants dont elles seraient en quelques points le relais et la trace, actes créateurs plus que créatifs dans ce relais de la magie incontestable et du voyage et du rêve qui les ont portées, car Sylvia Goubern, en artiste, a repris dans ce voyage d’Alice, la substance du rêve, accomplissant dans sa littéralité, le souffle du Feu qui cuit et qui transforme, donnant donc du côté plus masculin de sa maîtrise, l’imaginaire du forgeron, venu des forges et du monde souterrain.
Ces faïences sont issues de la terre, coulées de la main du songe, pétries du voyage intérieur, délivrées par la main qui enchante et qui accomplit ce voyage swiftien pour naître à une mobilité fixe, non pas figée, mais chargée de fluidités et de ce qui impose leurs présences d’objet singulier, d’ œuvres d’art complices au rêve qui les a vues naître.
©Pascal Therme, le 15 Avril 2023
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